Ce jeudi, le souk hebdomadaire de bestiaux
de Aïn-Témouchent a connu une intense activité dès le lever du jour. Il a fallu
la présence renforcée de la gendarmerie dehors et de celle de la garde communale
à l'intérieur pour faire un peu d'ordre. L'observateur s'autorise à dire que
les éleveurs se retrouvent dans la confusion et le désordre. Se frayer un
passage est presque du domaine de l'impossible. Et pour y arriver, la seule
issue est de passer par-dessus les moutons et les chèvres aux pieds attachés.
Cela ressemble à la veille de l'Aïd El-Kébir, disaient un groupe
de gens attablés sous une tente dressée pour la circonstance. Leur accent
renseigne que ces derniers sont venus des villes de l'intérieur du pays. Et ce
qui le pousse à le croire aussi est leur façon de s'habiller, malgré la chaleur
torride qui pique la chair et la tête.
Les
camions de transport de cheptel sont immatriculés à Tlemcen, Saïda,
Sidi-Bel-Abbès, Nâama, Relizane, Mostaganem, Oran, El-Bayadh, Chlef... Pour les
connaisseurs, la «rihla» (voyage) de ces derniers dure toute la période d'avant
et pendant le mois de Ramadhan, caractérisée par la saison des mariages et des
omras durant le mois de carême. La mercuriale était presque inabordable.
Interrogé, un maquignon estime que le prix du kilogramme de viande
rouge d'agneau revient à plus de 800 dinars, celui de la brebis à 600 dinars et
la chèvre à 500 dinars. Pour les moutons engraissés, leur prix dépasse les
26.000 dinars en moyenne. Et pourtant, le cheptel a passé plus de 6 mois hors
de l'étable parce qu'il y avait du pâturage. Pour la première fois, la botte de
paille a été cédée à 40 dinars la première semaine des moissons, le fourrage a
été vendu à 150 dinars la botte, contre 140 et 250 dinars l'année passée. «Les
éleveurs sont imprévisibles aussi bien quand la saison est bonne que quand elle
est mauvaise. Les maquignons obéissent à une règle qui ne dépend pas de celle
de l'offre et de la demande. C'est un langage à part», disaient des gens à la
sortie du marché et ayant déjà fait leurs emplettes.
Tout ce qui vient à l'esprit et qui accompagne la pratique de
l'élevage se vend au souk hebdomadaire à bestiaux. «Depuis que des voleurs ont
été matraqués en plein souk et depuis que la garde communale et la gendarmerie
assurent la sécurité, les choses ont l'air d'aller mieux», a fait remarquer un
éleveur pendant qu'il comptait une liasse de billets de 1.000 dinars.
Mais une chose est particulièrement remarquée par les curieux, la
façon d'examiner les billets chez le vendeur. C'est à l'occasion de pareilles
opérations que les faux billets sont écoulés.
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Posté Le : 22/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belhadri Boualem
Source : www.lequotidien-oran.com