Algérie

Aïn Témouchent face à l'insécurité hydrique



Les autorités se sont tournées vers d'anciens puits, inexploités jusque-là, pour assurer une alimentation régulière en eau potable à toute la population d'Aïn Témouchent, dont une partie en souffre depuis longtemps.Face à la sécheresse qui sévit depuis trois années sur tout le territoire national, les élus de l'APW d'Aïn Témouchent ont soulevé les craintes affichées par la population, notamment ceux de certaines régions de la wilaya qui ont ressenti les effets depuis quelques jours. Il est important de rappeler que la wilaya vient de subir le contrecoup de ce déficit hydrique avec la réduction de son quota journalier d'eau potable produit par la station de dessalement de Chatt El-Hillal, décidé par les pouvoirs publics.
Boualem Hadjiej, directeur de l'hydraulique, a reconnu que la wilaya n'est pas sécurisée en raison du déficit en ressources hydriques, en tentant de rassurer sur le fait que la wilaya ne traverse pas de crise de manque d'eau pour le moment. Ce dernier explique que la wilaya ne compte que sur la station de dessalement de l'eau de mer de Chatt El-Hillal, car très pauvre en ressources hydriques, qu'elles soient superficielles ou souterraines.
"Toutefois, celle-ci est composée d'un système modulaire de 10 unités et donc il est quasiment impossible qu'elle tombe en panne", a-t-il ajouté. Il va sans dire que l'eau de la retenue collinaire naturelle (cratère) de Dzioua, d'une capacité de 13 millions de m3, doit être préservée pour des situations extrêmes. Selon lui, pour remplir cette retenue, il faudra des lâchers à partir de la wilaya de Tlemcen et que ces eaux coulent à ciel ouvert sur une distance de 55 km.
"Sur un lâcher de 1 million de m3, on ne reçoit en réalité que 200 000 m3, soit 20% seulement de la totalité d'eau lâchée. Le reste, il est soit évaporé, soit il est pompé par les fellahs dont les terres longent le parcours de l'oued traversant Tlemcen et la wilaya d'Aïn Témouchent", a-t-il expliqué. Hadjiej Boualem a tenu à ajouter qu'une demande d'inscription d'une opération à l'effet de canaliser le parcours de ces eaux depuis le barrage de Hammam Boughrara jusqu'au cratère de Dzioua, sinon à partir de la région de la Basse Tafna où existe déjà un réseau d'irrigation, en cours de réalisation, pour réduire les pertes d'eau, a été lancée.
Selon le directeur de l'hydraulique, la wilaya reçoit actuellement 100 000 m3/jour à partir de la station de dessalement d'eau de mer de Chatt El-Hillal et moins de 5 000 m3/jour à partir des eaux souterraines. Le responsable du secteur de l'hydraulique a révélé au passage qu'il est fort probable que la wilaya d'Aïn Témouchent bénéficie d'une nouvelle station de dessalement d'eau de mer sur la dizaine que les pouvoirs publics comptent réaliser en urgence, selon la stratégie adoptée tout récemment par le conseil de gouvernement, pour faire face au manque criant en eau potable.
Au sujet de certaines communes défavorisées qui sont touchées par la perturbation de distribution d'eau, dont celles d'Oulhaça, de Tamzoura et de Béni Saf, des mesures ont été prises avec la remise en service de quelques puits qui étaient inexploités et dont la priorité sera accordée à la commune d'Oulhaça qui dispose d'une source d'eau à Aïn El-Warda, pour un débit de 10 litres/seconde.
"Cette opération va être réalisée dans un temps record pour soulager les habitants de cette commune qui dispose d'un réservoir d'une capacité de 1 000 m3, devant permettre d'alimenter les régions avoisinantes", a-t-il encore ajouté, soulignant que "la remise en service des anciens puits et des sources est une mesure urgente au niveau de la commune d'Oulhaça, car nous avons inscrit une opération pour la réalisation de 2 000 mètres linéaires de nouveaux puits, et c'est fort possible que la moitié ira à cette localité située au bout du réseau d'alimentation en eau potable de la station de dessalement d'eau de mer de Chatt El-Hillal et avec une faible pression".
L'inscription de cette opération devrait être inscrite dans la loi de finances pour 2022 dans le cadre du Programme de développement sectoriel (PSD) et du Fonds national de l'eau (FNE), lequel est géré par le ministère des Ressources en eau, a-t-il précisé. Enfin, Boualem Hadjiej a révélé qu'en adaptation avec cette sécheresse et la saison estivale, un nouveau programme a été élaboré pour être appliqué au niveau des communes, qui prévoit une réduction des plages horaires. "Aussi, j'informe l'assistance que le wali a adressé une correspondance officielle en date du 29 juin 2021 au ministère pour la récupération de l'ancien quota et le retour à l'ancienne programmation de distribution d'eau potable", a-t-il conclu.

M. LARADJ


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