Aïn-Témouchent: Destruction de cultures irriguées aux eaux usées

Il a fallu procéder à une surveillance accrue de Oued Senane pour prendre en flagrant délit des fellahs en train d'irriguer leurs cultures maraîchères à partir d'eaux usées. Plusieurs sont des récidivistes ayant fait objet d'amendes par le passé, notamment des exploitants de l'ex-DAS Embarek Mohamed, relevant de la commune de Aïn-Témouchent.

Les éléments du BHIC, appuyés par ceux de la santé, de l'hydraulique et des forces de l'ordre, se sont rendus ce mercredi 3 juin au domaine en question. Sur les lieux, la commission élargie a constaté qu'une parcelle de plus de 2,25 ha, plantée en courgette, a été irriguée à l'aide d'eaux usées. L'opération, selon toute vraisemblance, a été effectuée de nuit. Tôt le matin, le fellah fait déplacer la motopompe en un lieu sûr, une manière usitée fréquemment par les irriguants qui utilisent les eaux d'oueds pollués. Le fellah a choisi la voie de «dialoguer avec la commission pour perdre peu». Mais celle-ci, photos à l'appui, s'est bien armée à l'avance et a procédé à la destruction des parcelles irriguées à partir des eaux usées de Oued Senane.

Ça ne suffit pas, estime un responsable. Il faut opérer de nuit, seul moyen pour lever toute équivoque et tout doute dans l'appréciation de la commission et les décisions qu'elle doit prendre.

Cette fois-ci, les enquêteurs ont pu persuader le fellah qui a reconnu les griefs retenus contre lui. En pareille situation, seule la destruction est la voie indiquée et choisir une autre, c'est courir des risques inévitables de maladies à transmission hydrique (MTH). La mission nocturne impose d'autres moyens et d'autres structures habilitées. La décision relève en premier de la compétence des autorités habilitées. Vraisemblablement, les agriculteurs se préparent pour le Ramadhan. Quelques jours avant la dernière sortie, la commission de lutte contre les MTH s'est rendue au niveau des terres irriguées de Sidi Ben Adda, une ville distante de 6 km de Aïn-Témouchent, qui est longée vers l'est et le nord-ouest par l'Oued Senane. Les fellahs étaient en phase de préparation de semis et d'autres attendaient la levée de ce qui a été semé comme crudités et cultures maraîchères.