Pas moins d’une dizaine de carrières d’agrégats sont implantées sur les flancs de Djebel Dehar El Menjel situé entre Terga et El Maleh et sur le bord d’un mamelon entre l’ex-Rio Salado et Chabat El Laham.
Toutes sont situées dans un périmètre d’une dizaine de kilomètres de rayon. Certains jours de forte demande sur le gravier, des norias de camions de tous tonnages encombrent la RN2.
Ajoutés à ceux qui transportent le sable des cordons dunaires du littoral, les bris de pare-brise des voitures légères ne manquent pas, les bâches des bennes n’étant pas généralement sérieusement fixées.
Mais s’il n’y avait que ces désagréments, cela serait moindre mal car il y a les poussières que dégagent les carrières. Elles ne sont pas un cadeau pour la nature et les cultures environnantes. Les traînées de poussières les jours de vent s’étalent sur des kilomètres. Pour les humains, l’exposition entraîne à la longue la mortelle silicose alors que pour les vastes champs de céréales et de vignes, le dépôt de poussière sur les feuilles entrave la photosynthèse et donc le bon développement des plants.
A Béni-Saf, la cimenterie, qui causait les mêmes désagréments, est en passe d’ici septembre, assure-t-on, de faire cesser ses émanations poussiéreuses. Elles ont déjà été réduites à 80% de ce qu’elles étaient. Un troisième filtre à manche est en cours d’installation pour les faire cesser totalement.
A la direction de l’industrie et des énergies, on s’en lave les mains. Le ministère accorde les titres miniers pour les carrières mais pour ce qui est des nuisances qu’elles génèrent c’est, indique-t-on, la direction de l’Environnement qui possède les instruments de coercition.
A cette direction, on explique qu’on s’est aperçu qu’aucune carrière de granulat ou autres, une soixantaine en tout à travers la wilaya, ne possédait une autorisation pour activer, ce qui est une obligation s’agissant d’établissements classés. L’on est actuellement à assainir cette situation.
Et les émanations de poussières?
Là, explique-t-on, c’est plus compliqué. A la cimenterie, l’investissement consenti ne servira pas qu’à protéger son environnement puisqu’il va lui permettre de récupérer une bonne partie de sa production qui partait en poussière. Par contre, pour ce qui est des carrières de granulat, c’est une dépense sans contrepartie pour elles puisque leur poussière, c’est des déchets.
Mais peut-on parler véritablement d’investissement, un investissement lourd, lorsqu’il s’agit de seulement réaliser un forage et d’arroser?
Arroser les pistes qu’empruntent les camions et éviter toute exploitation lorsqu’il y a du vent à moins d’arroser lors de l’extraction et du concassage. Ou mieux encore, de ne concasser que la roche au lieu de la livrer au concassage mélangée à de la terre.
Mohamed Kali
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Posté Le : 27/06/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: Mohamed Kali
Source : El Watan.com du mercredi 27 juin 2012