Aïn Témouchent

Témouchent dont les deux ports de pêche réalisent 20% de la production halieutique nationale, a vécu, en 2000, le lancement de l'aquaculture continentale.Cette politique s'est traduite par des lâchés de millions d'alevins importés afin de peupler les retenues collinaires et les petits barrages. Par amateurisme, le ministère de la Pêche, alors sous la mainmise du MSP durant deux décennies, avait cru que des micro-entreprises surgiraient comme par génération spontanée afin d'exploiter les huit sites ensemencés.Par ailleurs, l'on n'avait pas pris garde au fait que le poisson d'eau douce introduit, essentiellement la carpe, n'est pas prisé par une population habituée au poisson de mer, en particulier à la sardine au goût si prononcé. Parallèlement à cette opération de pisciculture sans lendemain, l'aquaculture marine a été engagée. Mais, les projets de fermes aquacoles ont connu des fortunes diverses.Certaines n'ont pas vu le jour comme Marina fish à Sbiat (commune M'Saïd). Pis, datant de 2004, ce projet avorté handicape présentement le lancement de nouveaux projets autrement plus innovants à Sbiat. Il s'agit d'élevage en cages flottantes consommant peu de superficies en terre et au profit desquels l'administration peine depuis une année à annuler la publication de l'acte concession sur les 10 ha de terre attribués à Marina fish.Quant à Aqua Tafna, la première ferme aquacole de la wilaya et du pays, qualifiée de projet-pilote selon le ministre de l'époque, elle devait entraîner la promotion d'autres.L'objectif était d'élever le ratio de la consommation de poisson en Algérie, un ratio évalué à 4,06 kg/habitant/an alors que l'OMS en fixe le minimum à 6,2. Ainsi, 490 millions de dinars ont été libérés à Aqua Tafna pour la production de 700t/an de dorade et de loup de mer. Situé à Rachgoun sur la rive gauche de l'embouchure de la Tafna sur 24ha, ses travaux lancés en 2003 traînent depuis douze années ! Une des raisons de ce ratage tient indubitablement au fait que si le gérant d'Aqua Tafna est un spécialiste reconnu en aquaculture, il a par contre fait la preuve de ses limites en matière de management. Néanmoins, pour d'aucuns, s'il est des responsabilités à situer, cela l'est également au niveau de ceux qui ont approuvé l'étude technico-économique du projet, en particulier la banque et le ministère de la Pêche.En effet, avec le recul, il apparait que le projet a été fourvoyé dans la réalisation d'une ruineuse écloserie alors qu'il aurait du privilégier celle des bassins d'élevage et de l'amenée d'eau. De la sorte, il aurait pu entrer en production du poisson bien plus tôt en s'approvisionnant en alevins. Néanmoins, il reste qu'à voir l'état actuel du projet, c'est un travail titanesque qui a été réalisé. Pour cela, il a récemment bénéficié d'une rallonge bancaire pour entrer théoriquement en production à la fin de cet été. Ce sera pour financer l'importation d'alevins qui devaient en principe être produits par la fameuse écloserie.