Aïn Témouchent

L'ulcère du pied était, ce jeu di, au menu d'une journée d'étude organisée par l'association de wilaya des diabétiques à la bibliothèque Malek Bennabi Aïn Témouchent. L'ulcère du pied diabétique et ses conséquences désastreuses sur l'être humain comme sur le plan économique menace quelque 4 millions d'Algériens. La rencontre orientée sur le traitement et la prise en charge de l'ulcère du pied diabétique s'est tenue en présence d'éminents médecins spécialistes.Selon les organisateurs, l'objectif de cette rencontre est de se mobiliser tous ensemble contre le diabète et ses complications à Aïn Témouchent et comme partout en Algérie. Considéré par les médecins comme «un véritable problème de santé publique», le pied diabétique est sujet à la neuropathie périphérique qui constitue la première cause d'amputation. «70% des efforts du personnel médical au niveau des structures spécialisées sont dirigés vers la prise en charge du pied diabétique», a commenté un intervenant, estimant entre 10% et 20% le motif d'hospitalisation au service de diabétologie pour cause d'atteinte au pied. Le même spécialiste alerte sur les risques de complications pour les diabétiques en cas de mauvaise alimentation et de sédentarité. «Il faut savoir qu'un kilo de poids supplémentaire augmente de 9% les risques de complications chez le diabétique», souligne-t-il, précisant que l'âge, l'obésité et l'hypertension artérielle demeurent des facteurs aggravants pour le malade diabétique. Et d'affirmer que l'exercice physique réduit de 80% les risques de complications. Les spécialistes sont formels, le risque de décès avec un pied amputé est très élevé, à plus forte raison si le sujet est âgé ou présente une addiction au tabac ou à l'alcool, notamment associée à un «mauvais chaussage». En termes de traitement, il est établi que la prévention reste le seul remède, le patient se devant d'équilibrer son diabète, d'éviter les traumatismes, d'inspecter ses pieds chaque jour et de changer de chaussures. Si la lésion est diagnostiquée, le traitement antibiotique est fondamental. «L'Heberprot-P» est un traitement efficace des ulcères du pied diabétique. Utilisé dans les traitements hospitaliers, ce produit «miracle», fabriqué à Cuba, est une alternative qui réduit le risque d'amputation du pied diabétique. Constitué de facteurs de croissance épidermiques humains recombinants, «l'Heberprot-P» peut réduire le nombre d'interventions chirurgicales ainsi que les récidives et aussi le nombre d'amputations du pied diabétique, explique-t-on. Les résultats cliniques très encourageants seraient entre 60% à 90% de réussite selon les cas. Et d'ajouter, plus la surface de la plaie est petite, plus les chances de cicatrisation sont grandes. C'est la raison pour laquelle les spécialistes conseillent vivement aux malades de ne jamais négliger la moindre blessure et de consulter leur médecin traitant au plus vite pour une prise en charge à temps.A noter que le coût de la prise en charge de l'amputation, couvrant les frais de médicaments, de soins ambulatoires et d'hospitalisation, affecte lourdement le budget de la santé publique en y déduisant un peu comme 6 millions de dinars. En Europe, l'acte chirurgical de l'amputation est évalué à pas moins de 40.000 euros. La fédération nationale des diabétiques a d'ailleurs fait un appel en direction des pouvoirs publics pour prendre en charge les malades très fragiles socialement et n'ayant aucune couverture sociale.