Algérie

Aïn Smara



Le syndicat divise les travailleurs Le renouvellement de la section syndicale UGTA du Complexe pelles et grues (CPG) de Aïn Smara n?a pas été un grand moment de sérénité cette fois. Entre « les carriéristes » et les jeunes prétendants, les choses tournent au vinaigre au risque de s?envenimer à la veille d?une élection qui pourrait ne pas être une simple formalité. L?assemblée générale organisée le mois dernier, en présence de la majorité des travailleurs, soit plus de 1100 participants, a donné pour beaucoup l?illusion d?une occasion de changement pour un syndicat plus actif et plus proche de leurs préoccupations et revendications. Elle a permis, en outre, et avec l?approbation de tous d?installer une commission de candidature composée de deux personnes et de fixer la date du 8 février pour le vote. Entre temps ladite commission recevra 29 dossiers de candidature et tout ira pour le mieux jusqu?à l?affichage d?une note par l?union locale de Aïn Smara affiliée bien entendu à l?UGTA. Cette note qui souleva le courroux au sein de l?usine, stipule en effet que seuls les adhérents ont le droit de voter à l?occasion du renouvellement de la section syndicale. La réaction n?a pas tardé à venir, car 21 candidats se sont immédiatement retirés de la course contestant la légalité et l?opportunité de cette décision. Certains voient qu?on ne peut pas faire appel à l?ensemble des travailleurs un jour et les exclure le lendemain pour des questions qui les intéressent ou encore que les 400 adhérents, qui ne participeront probablement pas tous au vote, ne peuvent représenter, à eux seuls, tout l?effectif à un moment aussi crucial pour l?avenir. Cela d?autant que l?opération d?adhésion n?a pas drainé beaucoup de monde, puisque les travailleurs refusent de payer les cartes de l?année dernière qu?on leur propose encore et exigent les nouvelles cartes. Le jour J, l?union locale qui supervise l?élection n?a pu que l?annuler faute de quorum et annoncer l?ouverture de nouvelles candidatures durant la semaine du 8 au 14 février en cours. Cette nouvelle décision est tout aussi contestée « puisqu?elle n?est pas le fruit d?une assemblée », affirment des candidats en situation de désistement qui appellent l?instance de wilaya à intervenir pour appliquer la règlementation syndicale. De son côté, le responsable de l?union locale M. Lahnèche se défend en affirmant que toutes les décisions prises sont en conformité avec le règlement et en cas de répétition du scénario du « boycott », « les travailleurs, n?ont qu?à assumer leurs responsabilités s?il ne veulent pas du syndicat ». Contrairement aux précédentes, cette élection semble dissimuler un enjeu important pour les travailleurs plus que jamais conscients de leur devenir et de la menace désormais permanente d?une liquidation pure et simple de leur entreprise ou du moins d?une privatisation forcée. Leur implication sera, par conséquent, déterminante pour l?avenir des luttes pour la défense de leurs droits face à un environnement hostile et une situation des plus ardues.


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