L’Algérie a commémoré dans le recueillement et le souvenir l’un des épisodes les plus héroïques de son histoire, le 19 mars, journée de la victoire. II y a des dates et des commémorations que chaque Algérien ne peut s’empêcher de mettre en évidence et ce, pour plusieurs raisons d’ailleurs, qu’elles soient d’ordre objectif ou subjectif.
Commémorer n’est peut-être pas le mot le plus convenable quant à la signification et à l’expression lorsqu’il s’agit de «célébrer» la mort de plus d’une centaine de prisonniers algériens, de Aïn-Séfra et d’autres contrées ; torturés lâchement et sauvagement assassinés par le colonialisme français dans le camp de torture de la Dzira. Lieu implanté au bas des grandes dunes dominées par le géant «Djebel Mekhter», distant de quelques encablures du centre-ville. La Dzira verdoyante devenue alors un camp de torture et de la mort et les dunes lieu d’enfouissement des martyrs. Un camp spécialement aménagé pour tortures des moudjahidine où, selon les chiffres, plus d’une centaine de prisonniers y ont péri. En effet, le camp vient de connaître une restauration et une réhabilitation, et ce, après la visite dernièrement de M. Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine dans la région. De ce fait, une enveloppe de 225 millions de centimes, a été débloquée pour la remise en l’état le camp de torture : des peintures murales de mauvais souvenirs qui font trembler au plus profond de son être devant l’horreur des massacres. «Nul ne rester insensible à de pareilles atrocités pourrait, nous disent certains rescapés du camp : des liquidations, de la soif, de la faim et de la folie aux pratiques obscènes : hommes, femmes dénudés, brûlure et électrisation des parties génitales, la pratique ignominieuse de la bouteille, l’immersion corps nu fixé sur longueur de bois à l’aide de corde de la cheville au cou ; la pendaison bras pendants, la mise au soleil de corps nu les mains sur la tête (sous l’effrayant soleil d’été) ; la mise dans le puits pieds et poings liés, la bastonnade «aveugle», le supplice de la nuit : des briques pesant 25 à 30 kg sur le dos jusqu’au matin ; paroles, termes injureux, les morsures des chiens policiers », nous racontent-ils. «Quoique ce soient de mauvais souvenirs, mais c’est l’histoire de Aïn-Séfra, de l’Algérie tout entière pour ses futures générations.»
Dans une cérémonie à laquelle ont pris part les autorités locales, la direction des moudjahidine a remis à l’APC de Aïn-Séfra les clés du camp après sa restauration, bien cerné en fil barbelé et bien restauré avec l’aménagement des cellules et des aires de torture ainsi que des peintures murales.
B. Henine
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Posté Le : 01/04/2019
Posté par : patrimoinealgerie