Le moudjahid Medkouk Ahmed, l’un des rescapés des torturés du camp de la Dzira, n’est plus. Il s’est éteint vendredi dernier à l’âge de 96 ans. Né en 1924 à Aïn-Séfra, aâmi Ahmed a fini ses jours entre le marteau et l’enclume.
Forgeron de son état, jusqu’à sa mort, malgré son âge, voire jusqu’à l’extinction de la forge, nous l’avons rencontré un jour de marché hebdomadaire, il y a deux ans, dans son atelier. Il nous a longuement évoqué sa pénible vie passée avec son défunt père dans cette fabrique d’outils pour les nomades et les fellahs, ainsi que le ferrage des chevaux.
«La taule a servi la révolution, elle était un abri et un point de rencontre où les moudjahidine se rencontraient et s’échangeaient des informations. Jadis, le forgeron et l’outil ont joué un grand rôle durant la période coloniale. Je finirai mes jours, comme mon défunt père, entre le marteau et l'enclume... certes, c’est un métier en voie d'extinction, mais je continuerai à le pratiquer encore, jusqu'à ma mort... même si aujourd’hui, même si aujourd’hui encore, il ne me rapporte aucun sou. C'est l'amour du fer, et c'est surtout l’héritage que m’a légué mon paternel. Je me contente de ma pension de moudjahid», nous a confié aâmi Ahmed.
C’est ainsi que le dernier forgeron de la capitale des monts des ksour, Medkouk Ahmed, s’est éteint et s’est éteinte avec lui sa forge.
B. Henine
Posté Le : 28/01/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : B. Henine
Source : LeSoirdAlgerie.com du mardi 28 janvier 2020