Ain Fouara : Une admiration et un respect à la limite du culte

Qui ne connaît pas Ain El Fouara , un repère plein d'histoire pour les Sétifiens , une halte incontournable pour les visiteurs , attirés par la curiosité des lieux , la somptuosité du monument . Qu'il pleuve ou qu'il vente,  la Fontaine  est un carrefour de rencontres les plus inattendues, de couples célébrant au pied de la statue leur  union  ou  de passagers immortalisant un souvenir. Les photographes ne chôment pas, les vendeurs de souvenirs également. Ils sont plusieurs à  proposer aux visiteurs des répliques de la statue   dont  les prix varient entre 100 et 500 DA.En cet été, les  gens se désaltèrent  de  ses eaux  en  longue procession, ses fontaines  sont prises d'assaut par une kyrielle de femmes, enfants  et jeunes  C'est la baraka  et y  boit, à  volonté, lance une femme qui convie son invité de faire de même .Aïn Fouara »Â  qui représente une femme nue aux formes délicates et harmonieuses   a été sculptée par l'artiste français, Francis de Saint Vidal, le 26 février 1898, exposée au musée du Louvre avant que  le gouverneur militaire de Sétif n'en  tombe amoureux  demandant au sculpteur de l'offrir à  Sétif pour en faire une fontaine . D'autres versions  circulent  mais peu importe.La statue partit en juillet 1898 de Paris vers Marseille puis embarqua à  bord d'un bateau vers Philippeville (Skikda). Son voyage jusqu'à  Sétif  dura  plus de dix jours Toute la communauté européenne était là pour l'attendre. La curiosité se le disputait à  l'admiration.. La statue qui porte encore les stigmates de son agression,  des fissures aux bras, à  la cuisse malgré sa restauration  avait été dynamitée, déchiquetée en avril 1997. Elle reste toujours entourée de sacralité chez les sétifiens qui vous  font faire un passage obligé. Les cérémonies les plus fastes ont lieu au pied de la statue qui se fraie  des nuits douces au milieu des platanes, imperturbables. « Qui boit de son eau, ne serait-ce qu'une seule gorgée reviendra inévitablement » rétorquent les jeunes Sétifiens qui vouent une admiration  et un respect à  la limite du culte.