Algérie

Aïn El Turck: Ruée sur les points d'aide aux nécessiteux


Un indicible mélange de désarroi, de détresse et de désolation, fruit d'une cruelle indigence, se lisait dans les regards hagards de nécessiteux, hommes et femmes, amassés devant les lieux de distribution de denrées alimentaires, offertes par des âmes de la contrée d'Aïn El Turck, à la veille de l'entame du mois sacré. Bousculades et piétinements, au mépris des mesures édictées par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19, concernant la distanciation sociale, ont lamentablement illustré ce désolant spectacle qui a choqué le plus imperturbable. Le dénuement qui tord l'estomac vécu par ces laissés-pour-compte qui éprouvent douloureusement un sentiment d'abandon. L'indécence de parler de la double peine que leur inflige cette conjoncture particulière. « Nous sommes peut-être tous dans le même bateau avec cette pandémie du Covid-19, mais nous autres sommes coincés au fond de la cale », a fait remarquer avec une pointe de dépit non dissimulée un père de famille, qui a réussi à obtenir un pack de denrées alimentaires. Parallèlement un autre mélodrame se déroulait en live en dehors des planches et a eu comme théâtre les abords immédiats des bureaux de poste du chef-lieu. Des files interminables se sont formées pour l'octroi de la subvention de 10.000 dinars. Des responsables de famille, aux visages angoissés par le manque, tributaires d'un revenu outrancièrement insignifiant, ont poireauté durant des heures pour bénéficier de cette aide. Ces scènes poignantes de dénuement ont eu pour cadre la principale municipalité de la daïra d'Aïn El Turck, durement confrontée ces derniers jours à de grosses perturbations et des restrictions drastiques d'alimentation en eau et, ironie du sort, en ces temps de crise sanitaire, et en ce début du mois de carême, chamboulé et sans saveur. Un ostentatoire outrageant de l'insensé. Les colporteurs du précieux liquide et les spéculateurs invétérés, remarquables nageurs dans les eaux troubles, dans les deux sens du terme, profitent de l'aubaine pour essorer sans vergogne le contribuable jusqu'à la dernière goutte.Une parenthèse exécrablement délétère qui mérite d'être soulignée au feutre rouge. Toujours est-il que les sordides conditions de vie, frisant l'opprobre, dont sont cruellement confrontées les familles issues de couches défavorisées de ladite municipalité, ont encore basculé dans l'inconcevable en ce début de mois de Ramadhan partiellement confiné.
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