Talonnés par le temps, et à l'approche de la clôture de la saison estivale, dont il ne reste qu'à peine deux mois et demi, nombre de jeunes et moins jeunes de la de la localité côtière d'Aïn El Türck, qui tentent de subsister en naviguant dans le sillage du tourisme balnéaire, prédisent d'ores et déjà de finir l'été le bec dans l'eau de mer. L'assouplissement du confinement partiel sanitaire a suscité un grand soulagement chez cette frange de la population, tributaire des rentrées de l'emploi précaire et/ou des bénéfices rapportés par diverses activités informelles. Certains d'entre eux gagnent leur vie en exerçant comme serveur dans des cafés et/ou comme employé dans des établissements d'hôtellerie et de restauration et autres, qui ont été fermés à titre temporaire dès le début du confinement. « Du jour au lendemain, nous avons brusquement basculé dans le monde du chômage. Certes, nombre d'entre nous ont bénéficié de l'aide de l'Etat de 10 000 dinars, mais cela s'avère insuffisant et la grande majorité se retrouve dans l'obligation de trimer encore pour pouvoir subvenir, un tant soit peu, aux besoins de sa famille. Le nombre d'estivants a beaucoup régressé par rapport à celui des années précédentes et cela est synonyme d'un morbide manque à gagner pour nous autres», a confié en substance un groupe de jeunes exerçant dans le circuit de l'informel. Nos interlocuteurs ont ajouté «nous vivotons le reste de l'année grâce aux rentrées que nous rapportent les petits emplois de l'été. Ce n'est pas la fortune, mais nous parvenions, même à genoux, à joindre les deux bouts. Il nous faudra maintenant ramper en hiver cette année pour nourrir nos familles». La crise sanitaire a également décuplé les affres de l'indigence chez ces gens. En effet, selon les témoignages recueillis par Le Quotidien d'Oran, les mesures édictées, parallèlement au confinement, confrontent nombre de tributaires d'emplois saisonniers à un dilemme insoluble. « Comment faire pour subsister ' Les gens ne viennent plus en grand nombre comme avant et ce, en raison notamment de l'interdiction de l'accès aux plages. Nous avons perdu une clientèle considérable. Nous sommes obligés ainsi de faire appel à la débrouille, une équation à mille inconnues, qui multiplie l'incertitude dans laquelle nous tentons de subsister à ce chômage forcé» ont-ils encore fait remarquer, avant d'ironiser «la difficulté et le paradoxe d'une épidémie virale est qu'il faut se montrer solidaires, «se tenir les coudes », au sens figuré de l'expression, ce qui est déconseillé au sens propre du terme pour éviter les risques de contagion».
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Posté Le : 25/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com