Aïn El-Turck: Les mendiants de profession et les autres

Le phénomène de la mendicité prend de l'ampleur à Aïn El-Turck comme ailleurs. Le marché de fruits et légumes de cette localité et ses alentours immédiats sont en effet devenus le lieu de prédilection de ces deux personnes. Combien sont-ils à Aïn El-Turck' Aucune statistique n'est établie avec exactitude. Un nombre indéterminé de ces mendiants est inconnu sur le fichier de l'état civil de ladite commune et encore moins dans celles des trois autres que compte cette daïra. Selon des sources concordantes, certains d'entre eux sont effectivement déjà connus à Oran ville. «Ils se déplacent d'un endroit à un autre de la wilaya et même de ville en ville », affirme un chauffeur de camion, demeurant dans la localité de Bouiseville. Une petite minorité, qui se fait aussi discrète que possible, figure parmi les familles de cette daïra et vivant au seuil de la pauvreté.
L'exemple vivant à ce sujet est rapporté par ces femmes accompagnées d'enfants en bas âge, qui font depuis quelque temps partie du paysage. Dès les premières heures de la matinée, elles s'installent à proximité des lieux publics. Chacune d'elles cible, au préalable, son lieu de prédilection et chacune respecte le choix de l'autre en évitant de piétiner sur ses plates-bandes. Leurs enfants, qui semblent avoir été initiés à cette pratique, s'accrochent souvent aux pans du badaud de passage dans le but évident de le convaincre à mettre sa main à la poche. «Certaines croient dur comme fer qu'elles exercent une activité comme une autre», a commenté un boulanger installé dans ladite commune avant de renchérir «lorsque je leur donne du pain, certaines refusent, elles ne semblent pas être satisfaites».
Leur présence est également relevée durant l'été sur les plages du littoral. «Ils étaient une poignée quelques années plus tôt », a fait remarquer un vieil habitant de la localité de St Germain. Les autorités locales mènent de temps en temps des opérations pour évacuer ces mendiants et les personnes sans domicile fixe. La direction de l'action sociale, DAS d'Oran, a entrepris, en collaboration avec la protection civile de l'unité de Bouiseville et les services de la daïra, trois opérations successives à Aïn El-Turck. Les personnes en question ont été placées dans des centres d'accueil de la wilaya d'Oran. Notons cependant que nombre de ces mendiants ont carrément pris la fuite en apercevant l'ambulance de la DAS. «Ils sont nombreux ceux qui ont rejeté notre assistance», a révélé un agent ayant participé à cette opération. Notons dans ce registre que cinq femmes ont été traduites en justice à Oran au cours de l'année écoulée et ce, pour exploitation d'enfants en bas âge à des fins de mendicité.