Algérie - Revue de Presse

Aïn El-Turck La protesta des demandeurs de logements continue



Entrevoyant l'attribution des 190 logements sociaux aux familles occupantun bidonville et autres camps de recasement, des dizaines de demandeurs delogements ont réinvesti, hier, la place publique du chef-lieu de la daïra d'AïnEl-Turck pour manifester leur opposition quant à cette «décision», devant undispositif sécuritaire imposant.Si aucun dérapage n'a été enregistré, les policiers qui bouclaient lepérimètre de la place étaient sur les dents tant la tension était palpable.Cinq fourgons de la police sont restés stationnés à hauteur du siège de ladaïra, lieu de l'attroupement, tout au long de la journée car, les services desécurité redoutaient que la situation dégénère, d'autant que des manifestantsen effervescence ont, dimanche en fin d'après-midi, tenté d'enfoncer la portedu siège de daïra alors que les agents de sécurité de cette administrations'étaient retranchés à l'intérieur. Les éclats de vert de la porte principaledu siège de la daïra, qui étaient éparpillées hier matin sur le sol,témoignaient de «l'ébullition» qui a eu lieu aux abords de cette institution. Al'origine de ce mouvement de protestation, une rumeur qui a circulé à AïnEl-Turck, selon laquelle l'opération de recensement des familles occupant lebidonville érigé sur le terrain de l'ancienne ferme Cloton, menée récemment parles services de la daïra, a été faite dans l'intention de reloger ces famillesdans les 190 logements de Trouville. Ce qui a provoqué l'ire des «autochtones»parmi les demandeurs de logements, inquiets de voir ces habitations destinéesaux «nouveaux débarqués». «Nous sommes pour la plupart soit originaires d'AïnEl-Turck soit résidents dans cette commune depuis au moins 40 ans. Plusieurs quotasde logements ont été attribués par le passé, dont le dernier de 241 logements,et à chaque fois nous ne figurons pas sur les listes. Ils nous ont promis denous caser dans le quota des 190 logements de Trouville qui nous reviennent dedroit, nous ne tolérons pas que des opportunistes viennent d'ailleurs etimplantent des baraques ici, soient irrégulièrement privilégiés», lache,dépité, un manifestant. Selon le chef de la daïra d'Aïn El-Turck, «lamanipulation est pour beaucoup dans cette agitation. Nos services mènent dansle cadre d'une opération nationale pour la résorption de l'habitat précaire(RHP), visant en premier lieu le démantèlement des bidonvilles, une campagne derecensement de cette catégorie au niveau des 4 communes de la daïra, qui, en 2005,comptaient quelque 350 familles. Il s'agit d'une instruction du ministère de l'Habitat ayant pour objet lafixation d'une cartographie pour les habitats précaires, le recensement doit sefaire avant le 30 mai. Nous avons commencé par la plus grande concentrationd'habitations précaires à Aïn El-Turck, le bidonville de Cloton». Le mêmeresponsable ajoute : «je ne comprends pas cette ferveur soudaine d'autant qu'iln'y a eu ni affichage de listes de bénéficiaires ni note officielle. Nous avonsdéjà distribué un quota de 241 logements, et nous avons un autre de 190logements à Trouville, un 2ème de 100 logements, qui devront être achevés enjuin, et un 3ème de 160 logements, qui devront être prêts en fin d'année».


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