La piètrement célèbre décharge communale de Cap Falcon renaît de ses cendres insidieusement et ce, à la faveur de l'indigence des esprits, en termes de création d'un projet d'utilité publique, ainsi que de l'impavide et insolente indifférence des uns et des autres. Il importe de noter que, vers la fin de l'année 2013, cette décharge, qui s'étend sur une superficie de près de 14 hectares, a été éradiquée suite à un arrêté promulgué par le wali de l'époque et ce, après la réalisation d'un centre d'enfouissement technique dans la municipalité d'El Ançor.En effet, selon le constat établi sur les lieux, les montagnes de déchets de matériaux de construction, de déblais et autres détritus, régulièrement déversés par des camions, contribuent grandement ainsi à ressusciter cette décharge, qui s'est également transformée en un véritable lieu de prédilection pour des meutes de chiens errants, où même des bergers y guident leur troupeau de bétail et d'ovins pour glandouiller et brouter allègrement les herbes folles tapissant cette immense superficie à l'abandon, dont l'enceinte n'est que partiellement protégée par un mur fissuré et branlant, ressemblant à un chicot encrassé de tartre. Une répugnance pour le regard du contemplatif de l'automobiliste de passage dans cette zone, absurdement baptisée zone d'expansion touristique (ZET). Il y a lieu de noter qu'un investisseur s'est installé dans une partie de la superficie en question, pour réaliser un projet de plantation d'arbres destiné, entre autres, à l'embellissement de ces lieux et ce, dans le cadre d'une formule de Calpi.
Entre-temps, les forces de sécurité ont eu à intervenir pour déloger des individus, qui se sont octroyés le droit de s'approprier des parcelles de terrain pour entamer des constructions de masures en parpaing, en exploitant le climat délétère ayant prévalu lors de la dernière campagne des législatives. Et comme le ridicule ne tue point, les contrevenants n'ont pas hésité à procéder à des traçages pour délimiter les parcelles qu'ils se sont appropriés. Et pourtant, rien ne prédisait une telle cruelle et sordide déchéance de cette décharge communale après son éradication. La daïra d'Aïn El Turck a en effet proposé, à cette époque, à la wilaya d'Oran une étude de faisabilité pour la réalisation d'un projet d'un parc aquatique avec un lieu de détente et de loisirs pour les familles ainsi que des aires de jeux pour enfants, dans le but de récupérer à bon escient l'immense superficie de cette décharge. La wilaya avait répondu favorablement à cette proposition et puis... cela a été classé stupidement dans les archives nécrologiques. Une incartade qui a prêté le flanc à un éventail d'interprétations sur la place d'Aïn El Turck.
Notons que la réalisation de ce projet, mort-né, visait notamment à agrémenter les paysages des abords immédiats de cette décharge, sise en plein c?ur de la ZET, qui, fort malheureusement, a été depuis bidonvillisée et végète dans la désuétude la plus exécrable. Cette décharge communale, sordidement livrée aux mignardises de la nature et aux actes d'incivisme, est venue exécrablement s'ajouter à la longue liste des biens communaux à l'abandon, dans cette partie de la wilaya d'Oran, squattés depuis des années par des familles sinistrées, sans pour autant tarauder les consciences.
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Posté Le : 06/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Boutlelis
Source : www.lequotidien-oran.com