? Aucune activité culturelle à même de dissiper un tant soit peu la morosité prévalant en ces soirées de ce mois de Ramadhan, durement impactées par la crise sanitaire, n'a été concoctée à Aïn El Turck, à l'instar de l'année précédente à la même période. Le théâtre de plein air de la localité de Trouville, la Pinède située à mi-chemin entre le chef-lieu de la daïra et le village de Cap Falcon, la place du 1er Novembre 1954 en plein c?ur de la municipalité d'Aïn El Turck, ou encore l'ex-stade de football communément appelé «Po» mitoyen à la mairie où trône lugubrement depuis plus d'une décennie le répugnant chantier de la piscine municipale, ont constitué chacun naguère le lieu du festif ramadhanesque ou estival dans cette partie de la wilaya d'Oran. Fort malheureusement, ces prestigieux lieux de culture végètent dans la désuétude la plus cruelle.Un ridicule enfanté par l'incivilité de ceux qui ont eu à gérer le volet culturel. Une chimère qui ne dit pas son nom. Il importe de noter dans ce contexte que les services de l'Apc ont recensé, trois ans auparavant, les familles sinistrées qui occupent ces lieux, le théâtre de plein air de Trouville dans le but de procéder à leur évacuation, synonyme de leur fin de calvaire à travers leur relogement.
Ces familles, qui occupaient des constructions illicites, érigées dans la localité La Madrague et dont les masures ont été ciblées cinq ans plus tôt par une opération de démolition, initiée par le wali d'Oran de l'époque, ont été recasées dans les dépendances de ce joyau de la culture, avec des promesses de relogement dans les plus brefs délais. Malheureusement, ces familles, qui ont accueilli cette nouvelle avec la plus grande satisfaction, ont finalement déchanté en ne voyant rien venir depuis. Entre-temps, l'absence d'initiatives pour l'organisation d'une quelconque activité culturelle à même de meubler les soirées monotones, été comme hiver, dans la contrée côtière d'Aïn El Turck, a poussé familles, jeunes et moins jeunes riverains, en ce mois de carême, à l'instar du précédent, à colmater ce vide en fonction de la disponibilité offerte. Celle-ci s'identifie uniquement à travers la ruée vers les places publiques de la commune d'Aïn El Turck, notamment celle du 20 Août 1956, qui est la plus prisée en raison de la présence d'un grand écran de télévision et d'une multitude de revendeurs proposant différents produits, allant des cacahuètes au thé, en passant par les barbes à papa.
L'esplanade du 1er Novembre est plutôt appréciée par les familles en raison des crémeries qui y ont fait leur apparition dès le premier du mois de carême. « Nous avons de la chance de résider non loin des plages où nous passons entre familles et/ou entre voisins toutes nos soirées faute de mieux » ont fait remarquer avec amertume au Quotidien d'Oran des riverains de la localité de Bouisseville avant d'ajouter « il existe heureusement pour nous autres jeunes des salles de jeux ou autres cybers mais on y étouffe et c'est abrutissant si nous y restons assez longtemps. Moi je préfère de loin le grand air ». Des témoignages plus ou moins similaires ont été formulés par d'autres familles dont certaines ont affirmé qu'elles «flânent toute la soirée avec de petites haltes dans les nombreuses crèmeries, qui ont poussé comme des champignons et sont devenues les lieux privilégiés pour les familles. « Il y a belle lurette que nous n'espérons plus une réaction de la part de nos responsables, ils sont tellement occupés et ne peuvent malheureusement pas avoir le temps de penser à nous autres.
De là à concocter une quelconque distraction, il faut repasser et encore. Cela ne figure certainement pas dans leur lexique » a commenté sur un ton laborieusement sarcastique un père de famille du quartier de Bensmir, dans la municipalité d'Aïn El Turck. Nombre de nos interlocuteurs ne cessent de s'interroger sur l'insolente indifférence des uns et des autres à propos de la dégradation manifeste des ces lieux d'activités festives et culturelles, voire carrément la disparition pour certains comme la Pinède et la descente aux enfers du prestigieux théâtre plein air de Trouville. Selon le piteux constat, ce dernier joyau culturel, qui est squatté par des familles sinistrées, est fort malheureusement livré aux mignardises de la nature et aux actes de vandalisme depuis plusieurs années et semble, à priori, avoir tendance à se transformer en un bidonville et ce, à l'exemple de tant d'autres biens communaux essaimés à travers la contrée côtière d'Aïn El Turck. « C'est inadmissible de laisser ce beau patrimoine, qui représente tout un pan de l'histoire contemporaine de cette région, se détériorer ainsi alors qu'en ce mois de carême plus particulièrement il aurait beaucoup contribué à casser la monotonie prévalant dans notre lieu de résidence. Je me demande pourquoi il n'y a d'ailleurs eu aucune réaction de la part des responsables concernés pour exploiter à bon escient ce lieu culturel » se sont insurgés des riverains vivement désappointés abordés à ce sujet par Le Quotidien d'Oran.
D'autres sons de cloche se sont fait entendre à propos de ce vide d'animation chez des riverains, qui ne semblent en toute vraisemblance ne plus tabler leur avenir sur une éventuelle réaction des uns ou des autres à propos d'une éventuelle organisation d'une quelconque activité culturelle dans cette contrée, qui a connu autrefois des jours meilleurs à travers un grand éventail de festivités culturelles, artistiques et sportives. Comble de l'ironie, en l'absence d'un lieu adéquat, les responsables locaux ont depuis le squat de ce théâtre et la disparition des autres lieux de culture, concocté des festivités au niveau de la place du 1er Novembre 1954 qui, désormais, a été transformée en marché aux puces et en parking sauvage, ce qui a rétréci déplorablement le choix d'un lieu adéquat devant accueillir un quelconque événement culturel. Sur la place d'Aïn El Turck, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur l'absurde passivité des responsables qui se sont succédé, qui a accouché de ce sordide état de fait.
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Posté Le : 02/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Boutlelis
Source : www.lequotidien-oran.com