C’est lors de manifestations officielles qu’on se rend compte que le tissu associatif brille par son absence l Pourtant, chaque village en possède au moins une et celles qui ont pignon sur rue en ville, se chiffrent à une dizaine.
Hormis une ou deux, les autres associations, budgétivores à souhait, occupent inutilement des locaux qui pourraient servir à d’autres qui en réclament depuis longtemps.
Les handicapés voulant se constituer en association ne peuvent recevoir d’agrément s’ils ne disposent pas d’un local.
Nous avons eu à constater l’état de dégradation du «siège» d’une association dont le nom est connu à Aïn El Hammam.
A la place d’un lieu de culture nous avons trouvé un fourre-tout dont les portes sont toujours closes.
Hormis le Croissant rouge (CRA) qui se distingue durant les mois de carême, personne ne pense aux démunis et autres SDF qui, le ventre creux, passent des nuits froides à la belle étoile. Ce sont des bienfaiteurs anonymes qui ont tendu la main à un étranger bloqué par la tempête de neige de l’hiver dernier.
Plusieurs membres d’association nous ont joints pour nous faire part de leurs difficultés à se faire entendre des «chefs» qui dépassent allégrement leurs mandats. Censés être des adhérents actifs, certains sont marginalisés et les autres réduits au rôle de signataires de procès verbaux d’activités ou d’assemblées générales fictives.
«Ce non respect des statuts» a été maintes fois dénoncé et des requêtes ont été adressées à qui de droit, mentionnant tous les griefs retenus contre le président d’une association par des adhérents marginalisés «du fait que nous demandons des comptes», disent-ils.
Les présidents en place depuis la création des associations se complaisent dans ce rôle, voulant à tout prix rester aux commandes au prix de divers subterfuges.
Dans les bourgs, la donne est tout autre. Dominées en majorité par les comités de villages qui exercent sur elles un réel ascendant, les associations de jeunes peinent à se frayer une place dans le paysage culturel local. Leurs prérogatives étant limitées, elles ne peuvent se mouvoir qu’avec l’aval de leurs aînés qui brident toute idée d’évolution.
De par leur statut de chefs, les membres de la communauté se donnent le droit de regard sur toutes les activités de leur jeunesse. Pourtant les objectifs des uns diffèrent de ceux des autres.
Les premiers, dont le nombre est égal à celui des fractions constituant le village, sont mandatés par l’assemblée générale pour assumer les tâches concernant la vie de la communauté suivant les coutumes ancestrales. Si la société n’est plus celle d’antan, certaines de ses règles sont toujours en vigueur.
Ainsi, le local destiné à la jeunesse n’est attribué que si ses membres se conforment aux lois du village.
Nous retrouvons les mêmes activités dans pratiquement la plupart des villages dotés d’associations culturelles. Quelques livres poussiéreux traînant sur une étagère font office de bibliothèque. Ce sont des dons de particuliers. Quant aux éventuelles dotations, elles se réduisent à des ouvrages que personne ne veut lire.
Les plus actifs assurent bénévolement des cours de soutien scolaire qui faut-il le reconnaître donnent des résultats probants.
Le mouvement associatif doit innover et sortir des sentiers battus. Des expositions sporadiques de photos ne suffisent pas pour faire partie d’un bilan d’activité.
Notons tout de même, à l’actif de l’association «assirem» d’Ait Ailem plusieurs actions caritatives et surtout la création d’un centre pour inadaptés mentaux.
Nacer Benzekri
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/10/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: D. R. texte: Nacer Benzekri
Source : El Watan du mardi 23 octobre 2012