Aïn El Hammam

Les habitants du village Aït Sidi Ahmed, dans la commune de Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, n'ont pas oublié la grande bataille qui s'est déroulée le 14 mai 1957.Dix-sept moudjahidine y ont laissé leur vie. Quant à leurs ennemis, ils auraient, selon les habitants, perdu plusieurs dizaines des leurs, dont un capitaine. Pour commémorer cette journée, ils se sont rendus au monument des Martyrs, situé au vieux village, en contrebas de leur lieu de résidence actuel qu'ils occupent depuis l'indépendance.Une gerbe de fleurs y a été déposée en hommage aux dix-sept martyrs tombés lors de cette bataille, où l'armée française avait fait intervenir de gros moyens, telles l'artillerie lourde et l'aviation. Leurs maisons furent détruites et leurs occupants «exilés» à plusieurs kilomètres de chez eux, disséminés dans les hameaux de la région, surveillés par l'armée française, qui y avait ses casernes. Aït Sidi Ahmed, connu pour le sacrifice consenti par ses habitants, est le premier village kabyle à connaître les affres du napalm.Ce n'est qu'après l'indépendance qu'ils entreprirent de construire leurs maisons au lieu-dit «Thawrarine», en bordure de la RN15, reliant Aïn El Hammam à Larbaâ Nath Irathen. Ils abandonnèrent le vieux village des ancêtres, sans oublier néanmoins d'y ériger un monument à la mémoire de leurs martyrs sur les lieux mêmes de leur mort. Chaque année, ils s'y rendent comme pour un pèlerinage. C'est avec une vive émotion que les générations d'après- guerre se sont rappelées leur père ou grand père, partis pour la plupart à la fleur de l'âge.