la ville de Aïn El-Hammam, qui suscitait un certain engouement il y a un peu moins d'une décennie en matière d'extension urbanistique, est devenue un conglomérat anarchique laissé à son triste sort.
On se rappelle ainsi des fortunés qui s'offraient le privilège d'acheter des locaux sur plan, avant même qu'ils ne poussent de leurs incertaines fondations, à plus de 500 millions de centimes. Injecter autant de béton et de ferraille aura-t-il servi à quelque chose '
Aussi, des appartements en vente répétée y sont cédés à plus de 650 unités, un marché couvert de plusieurs boutiques aurait été réceptionné sans que les propriétaires se soient servis...
Cependant, ironie du sort, les grands immeubles ayant forcé un peu les cimes par leur gigantesque architecture, transgressant les normes de l'urbanisme dans de tels reliefs, ont fini par provoquer la colère du ciel, et la terre n'a pas fini de bouger ! Conséquence ' Une seule solution face aux multiples failles : démolir avant que l'irréparable ne sévisse.
Chose faite en 2008-2009. Aujourd'hui, la ville s'est dégradée pour n'être que ruine et désolation où le citoyen ne retrouve plus ses repères d'antan. Le réseau routier laissé en pleine détérioration, notamment après les dernières intempéries, est dans un piteux état. Des tronçons sont carrément coupés à la circulation, à l'exemple de la route du CFPA, d'autres sont ravinés, difficilement carrossables, comme celui menant vers la cité Aqqar...
Même consternation quant à l'éclairage qui fait défaut. Beaucoup d'endroits sombres sont à éviter durant la nuit quand on n'est pas contraint de les traverser.
'Pour des veillées funèbres ou des occasions festives, à chaque fois ce sont les locataires qui se solidarisent pour mettre des câbles et éclairer par des projecteurs les passages et les escaliers', dira Tarik, un jeune de la cité Aqqar, qui décidément se lasse de revendiquer l'amélioration du cadre de vie de la cité. Une cité qui laisse à désirer par la tristesse et la mélancolie qu'elle inspire. Ni aire de jeux ni infrastructure d'accueil, au moins pour encadrer les enfants et les jeunes qui sont rongés par la vicissitude et les aléas du temps. Par ailleurs, des travaux attendent encore le coup de démarrage pour rafistoler un tant soit peu et soulager les habituels usagers las de réclamer auprès des instances concernées.
Un peu plus loin, les routes deviennent dangereuses suite aux éboulements et glissements de terrain. La RN 71, à proximité d'Aït Ailem, et allant vers Yatafène, constitue un risque permanent. Des tonnes de pierres déposées sur les bords de la route n'ont fait que rendre un peu plus exigus les passages, puisqu'elles sont amoncelées là depuis plusieurs mois sans que le gabionnage ait lieu. En ville, les piétons partagent la chaussée, ou du moins ce qu'il en reste, avec les véhicules et les troupeaux d'animaux du marché qui n'est plus hebdomadaire comme jadis, mais pratiquement quotidien, à tel point que les services de la voirie n'ont plus le temps de nettoyer les allées et les trottoirs. Tout est promiscuité et désordre. Des vendeurs de poisson étalant leur marchandise à même le sol aux petits commerçants à la sauvette, chacun trouve son carré pour vendre.
Pour la circulation automobile, malgré le désengorgement et l'isolement des aires de stationnement imposées aux transporteurs hors de la ville, le problème des bouchons persiste : il est simplement déconseillé de circuler en voiture, d'abord par manque de places pour le stationnement ensuite pour éviter d'endommager son matériel en le malmenant dans ces 'ravins', nids-de-poule et crevasses. 'Je préfère garer ma voiture à Tiqqerrabine 'entrée' ouest de l'ex-Michelet et monter à pied, ce qui me permet d'éviter les désagréments', confie un agent d'administration. Aïn El-Hammam tend à devenir une anarchie urbaine donnant des ramifications du modèle rural et du cachet urbain sans aucun repère : les derniers préjudices portés par la neige ayant mis à terre de vestiges ont fini de déchirer une partie de l'identité du citoyen, car à ce rythme de dégradation accélérée des maisons typiques et des vestiges historiques, la nouvelle génération ne connaîtra de l'ex-Michelet que le nom sous le décor désolant d'une promiscuité sans repère.
L B.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Limara B
Source : www.liberte-algerie.com