Aïn Dheb

Le personnel de la direction de l'Etablissement public de soins de proximité (EPSP) de Aïn Dheb, à 70 km du chef-lieu, qui englobe 22 unités réparties dans cette région sud de la wilaya, a débrayé, dimanche, durant les premières heures de la matinée, avons-nous constaté sur place.Les blouses blanches, appuyées par le corps de sécurité et toutes les autres corporations, dont le personnel de la polyclinique Hachemi Abdelkrim y attenante, ont subitement fermé les portes devant les dizaines de malades qui affluaient.Un service minimum d'urgence a néanmoins été assuré. Abordé par El Watan, un responsable syndical affilié à UGTA nous a remis un court communiqué dans lequel il est fait état de «l'insupportable condition de travail générée par des agressions physiques et verbales des accompagnateurs de malades», mais aussi pour «soutenir notre cons?ur, F.Z Miloudi, médecin généraliste».Cette dernière est poursuivie en justice par l'époux d'une parturiente dont le bébé est décédé dans des conditions controversées. Le médecin suspendu, avec forts arguments, a réfuté la thèse de la négligence. Ses collègues la soutiennent et même le rapport de la commission de la DSP lui est favorable. Hier, des pancartes ont été brandies par les médecins pour dénoncer «cette violence». Notre interlocuteur, qui nous faisait part d'une série d'agressions, a rappelé que la goutte qui a fait déborder le vase reste «cette agression dont ont été victimes certains de leurs collègues lors d'une évacuation de blessés d'un accident».Hattab Abdelmadjid, tout en invitant le personnel à l'organisation d'un sit-in devant l'administration, voudrait voir les autorités leur prêter assistance en positionnant des policiers. Une jeune femme, chef de service, assure qu'elle peut «comprendre l'attitude relativement agressive de certains patients, mais pas celle d'un accompagnateur», et d'ajouter «ne plus supporter ces humiliations». Le directeur de l'EPSP, M. Seghier, abonde dans le même sens en fustigeant cette violence.