C'est en effectuant une visite d'inspection
à la station thermale de Hammam Righa, jeudi, que Chérif Rahmani a fait le
constat amer que les bungalows ne disposent pas de l'eau potable et que «les
touristes locataires» venus se reposer, se ressourcer, se livrent à puiser de
l'eau par bidons aux quelques citernes tractées, installées ici et là. «Comment
oser parler de tourisme alors que la clientèle ne dispose pas d'eau potable ?»,
la question a été posée à la direction de l'Hydraulique. La réponse n'a pas du
tout, semble-t-il, convaincu le ministère. Rompu à ce genre de visite, Chérif
Rahmani a demandé alors aux responsables de l'EGT, l'entreprise qui détient la
station thermale de visiter un autre bungalow» qui n'a pas été préparé», a dit
le ministre. Dans cet autre bungalow, en plus des robinets à sec depuis
longtemps, c'est un autre constat qu'a fait le ministre, tout aussi amer sinon
plus encore : une literie repoussante de saleté. «Il vaut mieux mettre une couverture
sur le sol et dormir c'est plus propre !». Pour toute réponse on a évoqué un
hypothétique «plan de redressement».
La
visite des salles de rééducation n'a pas été plus heureuse pour l'envoyé du
gouvernement : des équipements largement dépassés sur le plan technologique.
Les questions qu'il a posées aux personnels de soins et d'encadrement ont
permis de mettre en lumière le problème de la formation. Tels les rééducateurs
qui se sont formés sur le tas et par expérience. A ce sujet, le ministre a demandé
à ce que les techniques soient modernisées et que le personnel doit bénéficier
de formation dans les grandes écoles et pourquoi pas même à l'étranger. La
clientèle étant devenue plus exigeante, la qualité des services devant
s'adapter à ses exigences. Lors du point de presse qu'il a accordé aux
correspondants locaux, le ministre, en réponse à certaines questions, a dévoilé
le train de mesures prises par le gouvernement pour relancer le tourisme avec,
entre autres, une diminution de la TVA de 17 à 7 %, l'exonération d'impôts en
matière d'importations des équipements destinés au secteur du Tourisme et la
diminution du coût du foncier.
L'investissement dans le tourisme concernera et se conformera à
des ZET (zones d'exploitation touristiques) prioritaires, a-t-il dit, et parmi
ces zones prioritaires de tourisme thermale, c'est celle de Hammam Righa qui
figure en tête de liste. «Sa réhabilitation, sa modernisation sa
requalification doivent s'intégrer dans le cadre d'un développement global
intégré et en collaboration intersectorielle», a dit le ministre. Répondant à
une autre question. Concernant certaines zones déclarées ZET mais qui, jusqu'à
présent, n'ont reçu aucun projet, Chérif Rahmani a répondu : «nous n'avons pas
le droit à l'erreur ou adopter une stratégie qui pourrait se solder par d'amers
regrets à l'exemple de certains pays». «Le tourisme que nous voulons développer
doit obéir à des critères objectifs qui respectent l'environnement culturel,
social, géographique. En un mot, des activités touristiques spécifiques à
chaque région et répondant à des attentes de populations touristiques bien
ciblées», a-t-il dit encore, et d'ajouter «pour ce faire, nous avons confié ce
dossier à des bureaux d'études qui seront appelés à nous faire les propositions
les plus judicieuses».
Entre autres créneaux dont il faudra tenir compte, le ministre a
retenu certaines propositions : le tourisme à caractère religieux concernant
les flux vers les Zaouias et aussi le tourisme balnéaire ou de villégiature
connue à Miliana, où il n'existe même pas un hôtel pour accueillir d'éventuels
touristes. Le tourisme lié aux plans d'eau dans la wilaya de Aïn Defla qui
possède les plus grands barrages «Ghrib», «Sidi Ahmed Bentaïba», «Deurdeur»,
«El-Moustakbal», peut se développer et devenir rentable.
Pour en revenir au problème d'eau potable, une décision a été
prise par le wali, la prise en charge de ce problème dans les tout prochains
jours, une décision qui a été saluée par le ministre. Autres directions ministérielles,
sur la préservation de l'environnement ont été annoncées. Cependant, quels que
soient les investissements qu'on peut injecter dans le tourisme, ils resteront
bien en deçà des attentes si les autres secteurs n'apportent pas leurs concours
respectifs.
A
titre d'exemple, il est inconcevable que la ville, chef-lieu de daïra et
station thermale de grande renommée, ne possède qu'une poste de 4ème classe
dotée seulement d'un agent opérateur et d'un seul micro-ordinateur pour les
opérations postales surtout quand on sait qu'à Hammam Righa, il existe
plusieurs centres de repos et de convalescence dont ceux de la DGSN, Défense
nationale, moudjahidine, organismes conventionnés, sans compter les clients
d'un jour très nombreux, venant de toutes les régions. Par ailleurs, il est à signaler
qu'une station de ce type où ne viennent surtout que des clients souffrant de
problèmes de santé plus ou moins importants, trouvent la polyclinique
entièrement rénovée pourtant mais n'assure pas de permanence de nuit»,
affirment des habitants locaux et, pour la moindre urgence, il faut faire appel
à la Protection civile dont la garnison fonctionne depuis 2 ans, les patients
étant évacués vers Boumedfaâ, à 9 km.
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Posté Le : 23/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M N
Source : www.lequotidien-oran.com