Algérie

Aïn Defla: Quel ramadhan pour les diabétiques ?



Dans quelques jours débutera le mois sacré du Ramadhan qui coïncide avec le mois le plus chaud de l'année, ce qui ne manque pas de poser moult problèmes aux personnes atteintes du diabète, appelées à l'observance du jeûne avec un rythme de vie totalement bouleversé et des habitudes alimentaires complètement différents.

Si les règles prescrites par la religion musulmane et le Coran n'ont jamais cessé d'être explicites, le comportement des patients face à l'observance du jeûne ne laisse pas le corps médical indifférent et est interpellé pour répondre aux appréhensions de ceux qui souffrent de cette pathologie qui ne cesse de prendre de l'ampleur chez nous.

 «Qui des diabétiques peuvent observer le jeûne au mois de Ramadhan? Quelles précautions prendre? Quel schéma thérapeutique adopter? Quelles précautions prendre? Quel régime adopter?» c'est à ce paquet de questions que les médecins diabétologues de la wilaya d'Aïn Defla, en l'occurrence les Dr Oukaci et Hamoutène qui activent au sein de l'association de wilaya des diabétiques «Ibn Khaldoun» ont eu a répondre aux très nombreux patients de tous âges venus assister à la journée médicale organisée à leur intention par l'association locale d'El Attaf. Journée qui s'est tenue au CEM Samet Chekrar d'El Abadia, dernièrement.

Le docteur Hamoutène, dans son intervention, s'est attaché à sensibiliser les diabétiques, venus nombreux à cette journée et leurs parents, sur les risques qu'encourent les patients qui observent le jeûne, si certaines mesures préventives ne sont pas prises. Parmi ces risques il y a celui de l'hypoglycémie quand le taux de sucre dans le sang descend au-dessous de la norme de 0.90 g/litre ou de l'hyperglycémie quand ce taux dépasse les 1,20g/litre, et surtout quand il atteint des taux élevés bien au-delà du seuil rénal (1,890g/l), le risque de déshydratation ou encore la décompensation d'autres pathologies rénale ou cardiaque ou encore de risque d'acidocétose, la production d'acétone à l'origine du coma qui peuvent être irréversibles…

L'intervenante propose comme mesures préventives, d'abord la solution diététique: une alimentation pauvre en matières grasses, lait demi écrémé, dégraissage des viandes avant la cuisson, privilégier la consommation du poisson, une cuillerée d'huile par personnes et par repas, éviter les olives, les arachides et les amandes qui entrent dans la composition des tadjines.

Pour normaliser la glycémie, le Dr Hamoutène déconseille la consommation des féculents au profit de légumes verts, de consommer 3 fruits par jour, de faire attention aux dattes dont la teneur en sucre est très élevée, très prisées surtout au moment de la rupture du jeûne, de se dispenser des fruits secs (abricots et prunes séchées), ingrédients qui rentrent dans l'élaboration de certains plats. Le jeûneur doit se préparer bien à l'avance en effectuant un bilan complet bien avant: une hémoglobine gluquée, une FNS (formule numérique sanguine) pour se rendre compte qu'il ne souffre pas déjà d'anémie, des contrôles suivis de son taux de cholestérol pour ne citer que ces examens. Enfin l'endocrinologie prescrit aux patients de boire beaucoup d'eau, 1,5 à 2 l par 24h. Le Dr Zibouche Mohammed, médecin biologiste, a dans son intervention, sensibilisé l'auditoire sur l'utilité de procéder à des analyses régulières. Quelles analyses et de quel type et dans quels buts? Selon l'intervenant, il s'agit pour tous, même ceux qui apparemment ne présentent pas les symptômes apparents de la maladie, de vérifier la glycémie (taux de sucre par litre de sang qui doit se situer entre 0,90 et 1,20g), de procéder à un dosage d'hémoglobine gluquée qui est une valeur biologique permettant de déterminer la concentration de glucose dans le sang, c'est-à-dire, la glycémie, sur 3 à 4 mois, ce qui permet au thérapeute de suivre de façon précise l'évolution de la maladie et d'adapter ainsi le schéma thérapeutique, de le changer si nécessaire.

De faire un bilan lipidique, le taux de cholestérol une fois par mois pour prévenir les risques d'accidents cardiovasculaires (AVC). Un examen sanguin annuel pour déterminer le taux de créatinine dans le sang.




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