A la lumière des bilans de la production
agricole de la wilaya de Aïn Defla, relatifs aux 3 premiers trimestres de
l'année 2009, il ressort que si dans le domaine de la céréaliculture les
quantités engrangées à la fin de la campagne qui a été clôturée, fin août
dernier, par la CCLS (Coopérative des céréales et des légumes secs) de Khemis
Miliana, ont enregistré le niveau record de 576.000 qx soit 44 % de plus qu'à
la fin de la campagne 2008, il n'en est rien pour ce qui est de la collecte du
lait cru auprès des éleveurs.
Aussi, en ce qui concerne la production du lait proprement dite,
l'objectif fixé par les contrats de performance établis par le ministère de
tutelle, mis en pratique depuis une année qui a été de produire 62 millions de
litres de lait cru, a été non seulement réalisé mais a même été légèrement
dépassé puisqu'on estime avoir produit 64 millions, soit un taux ce 106 %. Par
contre, pour ce qui est de la collecte dont l'objectif établi était de livrer
aux industriels du lait et de ses dérivés 23 millions de litres, or, sur ces 23
millions, seulement 3 millions ont été collectés soit à peine 12 % bien que le
cheptel bovin est estimé à 20.000 têtes, on ne compte que 67 éleveurs qui se
sont inscrits dans le dispositif de production de lait cru à destination
industrielle, 67 éleveurs qui possèdent globalement 1.074 vaches laitières.
Il
faut noter que plusieurs facteurs sont là pour contrecarrer le projet de
recréer dans la wilaya de Aïn Defla un grand bassin laitier qui permettrait de
diminuer l'importation du lait de l'étranger et de réaliser l'auto-suffisance
en ce qui concerne ce produit stratégique. Un projet qui nécessite, il faut le
dire des mesures de rénovation, de réorganisation et de création des conditions
nécessaires à une production laitière de qualité et en abondance, obéissant à
des normes et des paramètres rigoureux et scientifiques.
Il
y a d'abord le fait que le cheptel existant est de race traditionnelle, atteint
en plus de vieillesse, et qui se nourrit de fourrages secs surtout qui ne peut
donner que de faibles rendements pour ce qui est du lait mais bons pour la
production des viandes rouges. Aussi, pour obtenir de hauts rendements, il est
indispensable de recourir aux fourrages verts et pour cela, il faut absolument
dégager les surfaces nécessaires pour la promotion des cultures fourragères,
«luzerne et sorgo» entre autres intensivement et extensivement. Cependant, avec
les démembrements et la parcellisation en micro-propriétés cela relèverait de
la gageure des terres.
Ces
objectifs, qui détiennent actuellement les importantes parcelles du foncier
agricoles, sont les AEC (Entreprises Agricoles Collectives) et tout le monde
reconnaît aussi qu'au sein de ces EAC, des dissensions internes ont souvent
conduit à des façons de produire qui relèvent plus du dilettantisme donnant de
faibles rendements ou d'abandon total, s'accorde-t-on à dire. On ajoute, par
ailleurs, que des dizaines de structures, étables, bergeries, qui ont coûté des
milliards, sont vides, abandonnées, confrontées à la rouille et aux
dégradations.
Pour augmenter la production laitière, un plan avait été élaboré
pour l'importance dans le cadre d'un programme quinquennal de 2009 à 2014 de
3.500 vaches laitières dont 700 devaient échoir pour l'élevage dans la wilaya
de Aïn Defla mais un plan qui n'a pas encore vu un début de concrétisation, un
programme confié à la Chambre nationale de l'Agriculture.
Pour développer une production laitière à même de subvenir aux
besoins de la consommation du pays, il est nécessaire pense-t-on de faire appel
à plus de professionnalisme, et d'impliquer les industriels du lait qui devront
être appelés à s'investir à différents niveaux du procès de production, asseoir
un système d'accompagnement financier, mobiliser l'encadrement compétent et
surtout, libérer les initiatives, telles sont donc les recommandations qui
doivent être concrétisées sur le terrain, c'est-à-dire asseoir une autre vision
du système de production, alors, nous pourrons un jour produire suffisamment de
lait pour nos propres besoins, diminuer le volume des importations et pourquoi
pas en exporter ?
Les
potentialités sont là, l'eau ne manque pas, les terres fertiles aussi, des
structures qui ne demandent qu'à être réhabilitées, ce qui manque c'est surtout
la volonté d'atteindre cet objectif : «La réalisation d'un bassin laitier dans
la wilaya de Aïn Defla». Ce qui a été fait pour la pomme de terre et les
céréales est aussi possible pour le lait, il faut y croire...
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Posté Le : 14/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M N
Source : www.lequotidien-oran.com