Algérie

Aîn Defla: Les associations de sang se concertent


Une journée d'études a été consacrée jeudi au don du sang, organisée conjointement par la fédération nationale des donneurs de sang, par l'Agence nationale du sang et la direction de la santé de la wilaya de Aîn Defla .

A cette «journée» qui s'est tenue au siège de l'Office des établissements de la jeunesse (ODEJ) de Aîn Defla, les représentants des associations des donneurs de sang de 28 wilayas du pays ont pris part aux travaux. L'ouverture officielle a été faite par le directeur de la santé en présence du directeur de l'exécutif de la wilaya. Le président de la fédération nationale des donneurs de sang (FNDS) M. Guerbi Kaddour a commencé par rappeler certains points des fondements de cette fédération à savoir que son but est humanitaire, non gouvernementale et apolitique, ajoutant «le sang est humain, il n'a pas de race ni de religion et ne peut être fabriqué que par l'homme lui-même». Selon l'orateur, la FNDS est affiliée à la fédération internationale des donneurs de sang à laquelle adhèrent 81 pays. L'Algérie de par Mr; Guerbi, est aussi vice-président de la fédération maghrébine (FNDS). Il a en outre rappelé succinctement les grandes actions menées en vue de la sensibilisation des nationaux à faire don de leur sang pour sauver des vies humaines.

 Il a par ailleurs insisté sur la sensibilisation des populations jeunes, leur donner cette culture de la solidarité. Interrogé pendant une pause, Mr. Guerbi, préside cette fédération, à l'instar de tous les membres qui activent dans ce cadre, à titre bénévole. Il s'ouvre à nous mais non sans une certaine amertume. Il note que la FNDS algérienne est la seule fédération de toutes les fédérations du monde à ne pas être reconnue comme fédération à utilité publique «A ce titre nous ne bénéficions pas d'aide de l'Etat», et ajoute encore plus désolée «des associations de chants et danses reçoivent des subventions… pas nous. De grandes entreprises publiques et privées préfèrent sponsoriser le foot et autres activités de loisirs mais pas une fédération d'association, 35 installées à travers le pays, qui sauvent des vies humaines en collectant sans relâche le plus précieux, le plus vital des liquides «le sang».

 Mr. Kezzal Kamel, président de l'Agence nationale du sang note lui aussi dans le même sens que Mr. Guerbi Kaddour , en constatant l'insuffisance des moyens matériels : seulement 13 camions de collecte pour les 48 wilayas du pays. Mais il a fait part d'une convention avec la SNVI pour l'acquisition de 20 autres camions de collecte, et la construction en cours de 10 C.T.S. (centre de transfusion sanguine) en plus de 2 qui sont déjà opérationnels en soulignant que les personnels de ces centres bénéficient d'un statut.

 Il a rappelé aussi dans sa prise de parole l'avancée enregistrée dans le domaine de la collecte mais aussi dans le contrôle du sang, et surtout dans la production des dérivés, suspensions concentrées de globules rouges (culots) plasma, filrévogène, immanoglobulines et albumine, chacun de ces dérivés étant employé à une thérapie spécifique.

 On note qu'avant 2000 ces procédés de production de produits dérivés entraînaient un grand gaspillage de sang. Mais depuis 2005 précise-t-on le sang est utilisé à 100 %. Mr. Kezzal Kamel a aussi insisté sur le fait que la collecte du sang, sa mise à la disposition de ceux qui en ont besoin n'est pas que l'affaire des organisations ou d'un secteur donné mais «une affaire nationale». Avec beaucoup de satisfaction, il note la prise de conscience des citoyens dans ce domaine «durant le mois de ramadhan dernier, nous avons collecté 37 000 dons et cela représente la plus forte collecte en un mois depuis l'indépendance».

 Le Dr; Bendjelloul directeur du centre de transfusion sanguine de Aîn Defla indique quant à lui que la wilaya dispose de 4747 donneurs de sang réguliers et que ce chiffre évolue de 10 % d'une année à l'autre ce qui est très satisfaisant. «Ainsi nous pouvons répondre à nos besoins et venir en aide aux wilayas voisines si besoin est». Il indique que le centre qu'il dirige dispose des équipements nécessaires pour le contrôle du sang : une chaîne L.I.S.A., une centrifugeuse, des agitateurs et un personnel formé et qualifié, ajoutant que le centre est opérationnel en H24 pour la distribution du sang. Cependant à une question sur les différentes pathologies recensées grâce aux analyses, il est resté muet s'abritant derrière le «secret professionnel médical» bien que le but de la question ne relève que de l'information générale et ne tient pas à des informations relevant du secret médical des individus nommés. Il faut, nous dit-on, avoir l'aval des supérieurs hiérarchiques pour avoir accès à ce type de données.

 Par ailleurs selon certains délégués d'association de l'intérieur du pays qui étaient présents et que nous avons interrogés, des frictions existent entre les associations des donneurs et les responsables des structures de collecte. Il semble selon les explications qui nous ont été fournies que les associations ont tendance à gérer et organiser la collecte, entendons par là, la tendance à mobiliser le personnel médical des points de collecte ce qui est mal admis par ces derniers qui ne reconnaissent que leurs hiérarchies parce que la transfusion est un acte médicalisé et de ce fait l'équipe chargée de cet acte médicalisé n'est pas à dicter par le ou les responsables des associations. Il semble qu'il y ait là un chevauchement des responsabilités induisant parfois des différends qui ne sont pas sans retombées négatives sur la collecte. «Les associations… leur rôle, leurs objectifs c'est d'éduquer, de sensibiliser les donneurs réguliers ou potentiels, le reste relève des structures relevant de l'Agence nationale du sang chargées de la collecte proprement dite.

 Au programme de cette «journée du don du sang» figuraient d'autres interventions. «Le don du sang» par le Dr. Bendjelloul, «le don du sang par aphérèse» (don d'un des produits séparés), le point de vue de la religion musulmane pour le don du sang par l'Imam Kaddour, «la toxicomanie», «la grippe porcine» par le Dr. Ayouni et enfin une intervention sur la formation des animateurs pour le don du sang animée par MM. AGHA ET Djemaoune.


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