Algérie

Aïn Defla: La pomme de terre annonce la couleur



Si la wilaya de Aïn Defla consacre quelque 8.500 ha pour la pomme de terre et obtient des rendements élevés qui ont conduit à dégager au début même de ce trimestre, un excédent de 100.000q, la surface consacrée à la céréaliculture, toutes espèces confondues, emblavée cette année, est de l'ordre de 80.000 ha, soit presque 10 fois plus que celle de la pomme de terre. 16 communes sur les 36 que compte la wilaya produisent 80% de la production céréalière, soit une moyenne annuelle de 1,5 million de quintaux. La filière «céréales» présente toutes les caractéristiques d'une production stratégique, notamment à cause de la «sole» qui lui est consacrée: 70% de la SAU, au modèle alimentaire algérien (besoin de la population), donc répond par là même, à une fonction sociale mais aussi à une fonction productive, nourricière puisqu'elle satisfait, à un certain niveau, les besoins qui sont, estime-t-on, en moyenne de 185 kg par personne et par an.

 La filière «céréales» est aussi, note-t-on, la première à connaître, dans la wilaya, des investissements agro-industriels, notamment les minoteries, les autres investissements comme la transformation en pâtes se faisant de plus en plus attendre malgré les possibilités existantes.

 La céréaliculture qui a connu un redéploiement, continue à être soutenue par l'Etat par la mise en place et l'exécution de différents dispositifs. Le prix de la semence est passé de 6.000 à 4.500 DA, au même prix que le blé acheté par les organismes d'Etat (CCLS). En résumé, le quintal de blé coûte autant que le quintal de semence et ce, malgré la baisse des cours du blé sur le marché international. Ces mesures, affirme-t-on, sont maintenues pour encourager la production céréalière, considérée comme production stratégique et pour pérenniser le rythme de la production. A signaler aussi, la céréaliculture compte quelque 15 agriculteurs producteurs de blé sur le territoire de la wilaya.

 Pour ce qui est de la campagne céréalière en cours, on a déjà enregistré 81 mm de pluie durant cette campagne, cependant depuis une dizaine de jours on commence à ressentir un stress hydrique. Pour pallier à ce contretemps, on a entrepris l'irrigation d'appoint et compenser le déficit hydrique de la pluviométrie en ce mois d'avril. Des superficies estimées entre 3.000 et 4.000 ha, sont déjà concernées sur un objectif de 10.000 ha. Toujours est-il que, dans le cadre des préparatifs de la campagne, un parc de matériels de campagne a été mobilisé à savoir: quelque 375 moissonneuses-batteuses. Un parc qui accuse, quand même, indique-t-on, une certaine régression puisque plusieurs machines sont en panne et d'autres réformées. Quelques contraintes concernent, notamment, le stockage de la production de blé. Les capacités du stockage disponibles sont estimées à 750.000 q. Ce genre de problème risque de se poser au niveau de la plaine d'El Abadia qui a la réputation d'être une terre à blé, grande productrice avec des rendements élevés. Cependant, ce problème pourrait, a-t-on appris, trouver une solution pour cette campagne tout au moins, si la démolition des anciens silos encore utilisables venait, toutefois, à être différée pour l'après-campagne. La destruction de ces silos à grains est due au fait que l'assiette est destinée à recevoir un projet d'utilité publique. Il faut dire que la wilaya a réquisitionné différents magasins et espaces de stockage pour 223.000 q. Le recours à la location de locaux privés s'avère nécessaire pour mettre la récolte à l'abri. En outre on signale que l'inscription d'une infrastructure de stockage pour 200.000 q, a été retenue, l'enveloppe a été dégagée et le choix du terrain est en cours.

 On s'accorde à dire que l'autosuffisance du pays en blé, produit hautement stratégique, nécessitera un train de mesures pour maximaliser la production en redynamisant et en modernisant le fonctionnement de la filière céréalière. Il faut tout d'abord offrir aux producteurs l'assurance que les mesures en vigueur ne seront pas chamboulées d'une année à l'autre, au gré des caprices des uns et des autres. Le choix des zones à haute potentialité de production de céréales doit être revu et corrigé. La mobilisation des intrants ne doit souffrir d'aucune perturbation (semences, engrais, désherbants). Ils doivent être disponibles au moment opportun et en quantité suffisante. Il sera nécessaire aussi de mécaniser d'avantage l'emblavement avec l'appui d'engins appropriés en fonction de la spécificité des sols. La pluviométrie connue pour ses caprices ne doit pas venir perturber le cycle végétal si l'on peut disposer de l'irrigation d'appoint, chaque fois que c'est nécessaire. Enfin, il sera indispensable d'augmenter les capacités de stockage par la réalisation de structures modernes à cet effet.




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