Algérie

Aïn Defla: La pomme de terre fait jaser



La grande nouveauté introduite cette année dans le domaine de la production agricole a été la mise en place d'un système basé sur le contrat de performance, qui a suscité nombre d'adhésion parmi les agriculteurs toutes filières confondues. Dès l'automne, de nombreuses réunions préparatoires se feront entre tous les intervenants dans la chaîne de production et des engagements pris. Chacun en ce qui le concerne de réunir les conditions maximales pour que le contrat de production qualitatif et quantitatif soit respecté, l'objectif étant, grâce aux efforts de chaque intervenant sur le plan global national, arriver à moyen terme à réaliser l'autosuffisance alimentaire et pourquoi pas, promouvoir l'exportation de produits agricoles vers l'étranger. Cet objectif est d'autant plus important que le volume actuel des importations de lait et céréales surtout estimé en millions de dollars, voire en milliards, ne cesse d'augmenter et la facture de plus en plus lourde.

A noter surtout que cette année, les conditions les plus importantes sont réunies pour que les objectifs visés par le ministère de l'Agriculture soient atteints et la plus importante, la disponibilité de l'eau : sur des besoins formulés estimés à quelque 100 millions de m3, le nouveau barrage de Sidi Ahmed Bentaiba situé à Arib, au maximum de ses capacités actuellement, 75 millions de m3 à lui seul se dispose à fournir 35 millions avec une rallonge de 10 autres millions de m3, destinés à irriguer les plaines du nord-ouest de la wilaya de Aïn Defla, celles d'El-Amra et El-Abadia connues pour être des plaines très fertiles dans le domaine céréalier et celui de la pomme de terre où, les records nationaux de production et de rendement sont réalisées chaque année.

Malgré les chutes de pluies même celles de ces derniers jours, 2 irrigations d'appoint sont indispensables. Cependant, ces jours-ci il arrive ce qui n'avait pas été prévu lors des réunions préparatoires à savoir que la station de refoulement qui alimente le réseau d'irrigation d'El-Abadia 1.667 ha et d'El-Amra 216 ha, soit 3.828 ha à irriguer à partir des lâchés du barrage de Sidi Ahmed Bentaiba, est à l'arrêt faute d'énergie électrique.. la Sonelgaz ayant procédé à la coupure du courant pour non paiement par l'ONID, l'Office national de l'Irrigation et du Drainage, des créances contractées, créances dont le monta s'élèven selon des sources sûresn à plus d'1 milliard de cts ceci sans compter les arriérés aussi impayés.

A la Sonelgaz, il nous a été répondu «nous n'avons aucun problème avec les agriculteurs»en nous expliquant que «nous ne faisons qu'appliquer la réglementation en vigueur qui fait que si pour le client courant en cas de non paiement dans les délais inscrits sur la facture, la coupure est automatique, pour les secteurs sensibles, ils bénéficient d'un préavis pour qu'ils prennent leurs dispositions et on laisse entendre que c'est ce qui a été fait pour l'ONID».

Au niveau de la direction des Services agricoles, une grande importance est accordée aux contrats de performances. On nous a assuré que l'ONID est un partenaraire incontournable, ayant souscrit à la convention comme membre actif dans ce programme et que si une solution n'est pas trouvée dans les meilleurs délais, c'est-à-dire ces jours-ci, c'est la récolte céréalière dans cette région (El-Abadia, El-Amra) qui représente 3.000 ha de céréaliculture et qui sera sérieusement compromise tout au moins en ce qui concerne le haut rendement espéré.

On rappelle aussi que le but fixé ne sera atteint que si chacun des parties prenantes joue le rôle qui lui est imparti, et que «si un maillon cède, c'est toute la chaîne qui cède et dans ce cas de figure, l'ONID et un maillon très important».

Par ailleurs, en ce qui concerne les engrais, les besoins exprimés ne sont pas satisfaits. Pour les intrants pour la culture de pomme de terre de saison, notamment l'engrais MPK 15/15 la tension est moindre, car les besoins exprimés en fonction des superficies emblavées étant de 100 000 qx la CCIS n'a pu fournir, toujours selon les mêmes sources, que 9.025 qx et ASMIDAL quelque 40 000 qx soit seulement une satisfaction des besoins de l'ordre de 50 % quantités jugées très insuffisantes eu égard aux objectifs visés. Certains agriculteurs n'ayant pu se procurer ce produit s'en sont passés ce qui ne sera pas sans conséquence sur le rendement. Surtout quand on sait que seule une offre importante pourra ramener le prix du kg de tubercule à la consommation à un niveau raisonnable car en ce début avril, le kg est commercialisé à l'étalage à 70 DA au marché de détail de Khémis-Miliana réputé pourtant pour être l'un des moins chers de la région.

Selon certains commerçants revendeurs, les prix continueront à grimper durant le mois d'avril. Cependant, la direction des Services agricoles, la DSA, explique que la récolte d'arrière-saison a été amputée par les attaques de mildiou favorisées par une pluviométrie importante au moment où le tubercule est arrivé à maturité, rendant les champs inaccessibles et le ramassage impraticable : une aubaine pour le nématode, le mildiou qui a dévasté des centaines d'ha. Par ailleurs, la DSA rassure «le cours de la pomme de terre va baisser dès la fin du mois d'avril et l'arrivée de la pomme de terre de la plaine de Mostaganem, début mai et la locale aux environs du 15 mai prochain, avec 8 300 ha ensemencés et une production espérée estimée à plus de 2,5 millions de qx, y compris quelque 50 000 tonnes de pomme de terre destinée à la semence pour l'arrière-saison». En attendant, le consommateur déboursera plus pour remplir son couffin ou consommoera moins, le choix est difficile.




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