Algérie

Aïn Defla La pomme de terre, le blé, le foncier...


Allioui Mohammed, secrétaire général de l'UNPA a présidé, samedi à la maison de la Culture de Aïn Defla, une importante réunion qui a regroupé cadres, gestionnaires, présidents des différentes filières du monde agricole et forestier ainsi que de nombreux agriculteurs et associations du monde rural. Cette réunion avait pour but de dresser un tableau sur la situation qui prévaut dans le secteur, de faire l'inventaire des problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et surtout d'avancer des propositions à même de promouvoir le secteur. Le DSA, M. Achour qui a été le premier à prendre la parole, a commencé par mettre en exergue «les relations privilégiées qui existent entre le ministre de l'Agriculture et l'UNPA» en faisant valoir un «combat commun pour l'épanouissement de ce secteur, sa mission étant d'assurer l'auto-suffisance alimentaire». L'orateur a mis l'accent sur l'évolution de l'investissement consenti depuis 1999 à 2007. Cependant, ajoute-t-il, sur les 8.800 projets inscrits 7.212 ont été réalisés. Pour ce qui est l'emploi le secteur a généré 86.000 postes de travail, 46.000 postes créés depuis 1999 faisant passer le taux de chômage de 33% à 11%. La production agricole a connu un accroissement de 69% qui est actuellement de l'ordre de 730.000 t/an, tous produits confondus, induisant un chiffre d'affaires qui est passé de 19 milliards de DA, en 1999 à 40 milliards de DA, en 2007. A ces paramètres estimatifs le directeur des Services agricoles ajoute l'augmentation de la SAU (surface agricole utile) qui passe de 8.000 à 12.000 ha, tout comme les surface arboricoles actuellement de l'ordre de 20.000 ha ont été multipliées par 3 en 10 ans. Il a noté aussi que 4.000 exploitations agricoles n'ont plus besoin de soutien de l'Etat. Le volume disponible de stockage sous froid, relève le responsable du secteur avec ses 80.000 m3 reste bien en-deçà des besoins de la wilaya. Le développement du secteur agricole dans la wilaya d'Aïn Defla reste confronté à des contraintes handicapantes. Concernant la production de la semence de pomme de terre, la wilaya d'Aïn Defla compte 31 gros producteurs. La production a atteint 43.000 tonnes et a approvisionné en semences 27 centres de wilaya. Les producteurs, en général, cultivent des terres domaniales louées. Le 2e handicap, plus grave, est la présence du «mildiou» qui affecte quelque 3.000 ha. «Le fléau perdure et s'aggrave parce que la terre est surexploitée». «Si aucun plan ou mise en quarantaine n'est mis en application, nous allons vers la catastrophe; aussi pendant quelques années, il faut transférer ailleurs la culture de la semence... 3.000 ha y sont nécessaires et sont à trouver», déclare le DSA car actuellement note-t-il, sur 181.000 ha, 160.000 ha sont exploités en permanence. A propos de la flambée des prix de ce produit, on avance le coût de production à l'hectare qui est passé de 30 à 60 millions de centimes. Mais dit-il, les prix flambent à cause d'une faune de trabendistes qui parasitent les circuits». S'agissant de la protection de la filière lait, tout le monde s'accorde à dire que le soutien doit être plus conséquent et doit passer de 7 à 15 DA par litre. Pour ce qui est de la céréaliculture, seulement 10% de la production est réceptionnée par la CCLS (OAIC). L'UNPA souhaite, pour encourager la production, de mettre sur le même pied d'égalité le blé produit localement et celui importé. Le problème du foncier agricole se pose également avec acuité, dit-on. Dans la foulée, toutes les parties présentes à ce regroupement dénoncent les pratiques des organismes financiers et principalement la BADR qui a, d'ailleurs, fermé ses portes au crédit agricole depuis 2005. Toujours dans le domaine du foncier agricole, on dénonce les constructions illicites: «les lois ne sont pas respectées par tous». M. Allioui, S/G de l'UNPA fustige, à son tour, les gestionnaires du foncier agricole et surtout les holdings. Il note que 18.000 ha de terres agricoles ont changé de vocation et un grand nombre d'exploitations sont dissoutes. Tout comme il s'en prend à la BADR. «Elle a aidé tout le monde sauf les agriculteurs», dira-t-il. Par ailleurs, il soutient que «tous ceux qui ont contracté des crédits auprès des banques doivent les rembourser. Il ne ménage pas les holdings et lance un appel au président de la République en disant: «si rien n'est fait les milliards en soutien consentis n'auront servi à rien». Ce regroupement s'est achevé par l'adoption à l'unanimité d'une motion politique de soutien au président de la République pour la révision de la constitution et pour un 3è mandat. Cette motion a été lue par M. Djalali président de la chambre de l'Agriculture.
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