Algérie

Aïn Defla La pomme de terre fait toujours parler d'elle



La production, la commercialisation, lespénuries récurrentes suivies d'abondance, la courbe en dents de scie dutubercule, ont fait couler beaucoup d'encre et ont été à l'origine d'unepolémique chronique.Un circuit de production et decommercialisation chaotique et surtout une absence d'instruments de régulationqui tardent à leur mise en place. C'est pour débattre de ce sujet sensible quitouche aussi bien le producteur que le consommateur que les partenaires de lachaîne se sont regroupés, dimanche dernier, au niveau de la salle du CIAJ(Centre d'information des activités de jeunes) de Aïn Defla. Outre le bonnombre de producteurs, ont pris part aux travaux de cette journée concernant spécifiquementla filière «pomme de terre», le directeur des Services agricoles et son stafftechnique, les responsables des Chambres de l'agriculture de Chlef et AïnDefla, le DG de l'ITCMI (Institut technologique des cultures maraîchères etindustrielles), le DG du CNCC (Centre national du contrôle et de lacertification) ainsi que les délégués de la filière de 9 wilayas (Aïn Defla,Chlef, Tiaret, Mascara, Tlemcen, Blida, Boumerdès, Relizane et Mostaganem). Lestravaux ont été présidés par M. Ould El-Hocine Chérif, président de la Chambrenationale de l'agriculture. Pourquoi cette réunion à Aïn Defla ? M. OuldEl-Hocine justifie ce choix pour moult raisons, en l'occurrence le nombre élevéde producteurs au nombre de 400, une superficie ensemencée durant la saison etl'arrière-saison avoisinant les 15.000 ha, quelque 60 chambres froides pour laconsommation, une production annuelle de quelque 3 millions de tonnes par an,soit un peu plus du tiers des besoins de la consommation nationale. Cette réunion a, selon le président de la Chambre nationale del'agriculture, pour objet de «jauger nos capacités à mettre en place undispositif à même de mettre à l'abri le marché de la pomme de terre des aléasdes dysfonctionnements qui pénalisent tout le monde». Parlant de la wilaya de Aïn Defla, M. Ould El-Hocine se félicitedes résultats obtenus dans cette région: «3.000 ha de semence pour Aïn Deflac'est énorme» dira-t-il. Et d'ajouter: «Aïn Defla possède un socle important deprofessionnels, de techniciens, en plus de services agricoles d'une grandecompétence, des terres fertiles, de l'eau». Ces paramètres font de la wilaya deAïn Defla une plaque tournante de la production de la pomme de terre.S'agissant des prix fluctuants du tubercule, M. Ould El-Hocine juge que ce problèmene relève pas du ministère de l'Agriculture ou de la Chambre de l'agriculture.«Toutes les parties concernées doivent s'impliquer... Notre mission est deproduire...» Il reconnaît aussi qu'il existe entre le producteur et leconsommateur, «une faune de spéculateurs à faire disparaître ou au moins àorganiser...» S'agissant de l'information faisant état de l'importation detubercules du Canada, notre interlocuteur, lors d'un point de presse, dira:«C'est vrai que nous avons un programme d'importation, rien n'a été fait encoremais il s'agit de la pomme de terre de semence et non de consommation, commecertains l'ont prétendu, et ce ne sera que pour faire l'appoint et combler ledéficit en semence enregistré... La polémique à ce sujet ne regarde que ceuxqui la génèrent...» Certains producteurs nous ont confié que «vu la rareté duproduit, le prix du kilo de semence a avoisiné les 180 dinars pour la variété(rouge) «Bertina», et entre 140 à 150 dinars le kg pour la «Spunta», variété laplus cultivée. Beaucoup se plaignent aussi de l'augmentation du prix derevient, conséquence de la flambée des prix des intrants (engrais, produitsphytosanitaires, eau..), du prix de la main-d'oeuvre et de l'élévation desimpôts auxquels viennent s'ajouter d'autres facteurs, telles que les gelées ouencore les maladies comme le mildiou difficile à traiter à cause de l'humiditédes sols qui regorgent d'eau. Despropriétaires de chambres froides soutenues par «les aides de l'Etat» ou mêmeentièrement financées par les fonds publics, se défendent de se livrer à laspéculation par le stockage et l'injection sur le marché de produits agricolesau «goutte-à-goutte», pour faire augmenter les prix à la vente. Cependant, sansque personne soit nommé, ils reconnaissent que certains ne se gênent pas.D'autres participants reviennent sur le marché informel qu'ils dénoncentvigoureusement d'ailleurs. «Prenez le cas de la salade vendue sur pied à 10/12dinars le kg, elle atteint sur les étals les 40 voire 50 dinars. Des parasitessont à l'origine de ce phénomène et les pouvoirs publics se doivent de leséradiquer». Enfin, M. Ould El-Hocine s'est voulu impartial: «Notre souci estde protéger le consommateur en mettant à sa disposition des produits agricolesà des prix abordables, mais notre souci aussi est de protéger le producteur...»


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