La campagne moissons-battages bat sonplein. Elle a débuté officiellement le 16 juin dernier. Comme de coutume unecérémonie a eu lieu à cette occasion à la ferme pilote Bessami à Bir OuldKhelifa.Selon les chiffres communiqués par ladirection des Services agricoles, ce sont 85.630 ha qui ont été emblavés cetteannée contre 82.360 ha en 2005/2006 soit 3.270 ha de plus. Toujours selon cettemême source, le rendement à l'hectare s'est nettement amélioré puisqu'ils passede 12,1 qx/ha (saison dernière) à 19,5 qx/ha cette année, toutes espècesconfondues et ce, avec des pics de 35 qx dans certaines parcelles.C'est dans les communes de Djendel et de AïnSoltane (est de la wilaya) que les rendements moyens les plus élevés ont étéenregistrés à raison de 20 qx/ha pour le blé dur et 24 qx/ha pour le blétendre. On spécule, ainsi, sur une récolte toutes variétés confondues, de1.663.640 qx environ. Toujours selon les services concernés, ces résultats sontdûs essentiellement à une pluviométrie plus abondante cette année mais marquéepar une irrégularité prononcée. En effet, si de février à mai, lesprécipitations ont atteint une moyenne de 371,5 mm, ce qui est considéré commeexceptionnel. Cela n'a pas été le cas de septembre à décembre, une période où aété enregistré un très fort déficit. Par ailleurs, on explique que cet excès depluies durant le dernier tiers de la saison, coïncidant avec le stade de lamaturation a eu pour effet de favoriser les repousses surtout sur des parcellesnon traitées ou bien là où les labours n'ont pas été profonds, ce qui a induitdes déficiences au niveau de la qualité des récoltes (présence de charbon).On note aussi que le cycle naturelvégétatif a été perturbé par un accident physiologique dû aux conditionsclimatiques: un vent chaud du Sud (sirocco) a soufflé durant la premièresemaine de mai alors que l'épi était au stade laiteux provoquant ainsil'échaudage dans certaines parcelles, les autres ayant pu reprendrenormalement.A la CCLS (coopérative des céréales et deslégumes secs) on prévoit engranger au cours de cette campagne 400.000 à 450.000qx de céréales, toutes espèces confondues (blés dur et tendre, orge) dont 350.000qx seront mis sur le marché de la consommation. Le reste des variétéssélectionnées ira à la production de semences.A ce sujet, selon le directeur de lacoopérative, cela fait 10 ans que l'on n'importe plus de semences. Pour assurerun bon déroulement de la campagne, cet organisme a mis à la disposition,principalement des multiplicateurs de semences agréées, 7moissonneuses-batteuses en plus des 8 autres cédées dans le cadre des créditslising (location-vente) et le transport jusqu'au docks-silos, est de mêmeassuré vers les 20 points de collecte ouverts 24h/24 et 7j/7 durant toute lacampagne dont la clôture est prévue pour la fin juillet. Pourquoi la CCLS nerecevra des producteurs que le tiers de la production globale? On affirme quemalgré une offre d'achat supérieure de 100 DA par quintal pour les 3 espèces(blé dur, blé tendre et orge) les deux tiers de la production vont alimenter lemarché informel avec une partie retenue gardée pour l'autoconsommation. Selond'autres sources, de nombreux producteurs préfèrent vendre leurs produits moinscher soit dans les marchés hebdomadaires soit à certains minotiers ou encorecomme l'orge vendu directement à ceux qui font de l'élevage pastoral, ceci dansle but de ne pas payer les crédits contractés notamment auprès de la CRMA(caisse régionale de mutualité agricole), les années précédentes. Les seulepourvoyeurs en orge restent les 4 fermes pilotes. En effet, selon le directeurde la caisse nationale de mutualité agricole banque (organisme financier récent),ce sont 320 milliards de centimes qui ont été décaissés depuis l'application duPNDA-FNRDA dont 260 milliards destinés au soutien des agriculteurs. Le reste,soit 60 milliards, sont des crédits bonifiés accordés, crédits dont 22milliards restent à recouvrer auprès de 1.200 débiteurs. On indique que 120d'entre eux se montrent récalcitrants malgré les nombreuses mesures incitativesau remboursement qui ont été initiées telles que les propositions faites par laCNMA de rééchelonnement des dettes avec un échéancier s'étalant sur 5 voire 6ans. Aussi, le recours à l'huissier de justice a été saisi dans un premiertemps, faute de quoi des poursuites judiciaires seront engagées contre lesrécalcitrants, indique-t-on, à la CNMA.Par contre, ajoute-t-on, ceux quicontinuent à honorer leurs dettes, de nouveaux crédits leur sont accordésjusqu'à hauteur de 1,5 milliard de centimes, hors FNRDA. Dans ce cadre, 20dossiers sur 120 déposés, ont été retenus. Ce qui semble poser problème pourl'obtention de crédits est, semble-t-il, l'absence de la fameuse fichesignalétique relative à la propriété foncière, la plupart des parcellesdétenues étant souvent dans l'indivision ou encore parce que les demandeurssont déjà endettés. On signalera ici, à titre indicatif, que la BADR (banquealgérienne de développement rural) n'a pas intervenu durant cette campagne2006/2007.
Posté Le : 16/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : M N
Source : www.lequotidien-oran.com