Algérie

AIN DEFLA La population d'El Attaf prise en otage



AIN DEFLA                                    La population d'El Attaf prise en otage
Des dizaines de projets d'utilité publique bloqués, refus d'assister aux délibérations pour la réalisation de ces projets, des entrepreneurs découragés par des rumeurs mal intentionnées…. Tels sont les griefs formulés à l'encontre de 13 des 15 élus à l'APC d'El Attaf, la deuxième commune en importance de la wilaya de Aïn Defla.
En attendant, les habitants sont confrontés à de nombreux problèmes, notamment ceux liés à l'alimentation en eau potable, au réseau d'assainissement défectueux en plusieurs points de la commune, des ordures ménagères qui submergent de plus en plus la ville. Pour ne citer que ceux-là. Pourtant, selon nos sources, la tutelle a mis le paquet en mobilisant des ressources financières de plus de 5 milliards de centimes pour l'acquisition de divers engins (camions à bennes tasseuses, rétro-chargeurs…) ressources hors programmes, qui viennent s'ajouter au PCD (plan communal de développement). Pis encore, vu que l'argent mis à la disposition de la commune n'a pas été utilisé en raison du refus de délibérer des élus, les communes environnantes ont été instruites pour mettre à la disposition d'El Attaf certains de leurs engins ainsi que des agents pour venir en aide à la population. Il semble que la situation n'a pas l'air de préoccuper outre mesure ces «élus du peuple» qui se contentent de bloquer la situation et qui se livrent un combat pour la gestion du parc roulant de la commune. Cette situation perdure depuis des années, selon nos informations, puisque l'actuel P/APC, un cadre du secteur sanitaire, est le septième à occuper le poste de maire. La valse des maires a toujours eu pour origine des blocages similaires. Comme si cela ne suffisait pas à la population d'El Attaf, un collectif d'élus de 13 membres vient de déposer un retrait de confiance à ce énième maire à moins de deux mois de la fin de leur mandat, une procédure qui pourtant n'est plus admise par le nouveau code communal, procédure apparemment non connue par ces élus. Pour débloquer la situation, le secrétaire général de la wilaya a convié tous les membres de l'APC et plusieurs responsables de la société civile à une réunion, mercredi à 16 h, pour débattre de la situation et «crever l'abcès». Quelques instants avant la réunion, à leur arrivée, les participants ont été invités à attendre dans la salle d'attente du cabinet, une salle pourtant climatisée, mais malheureusement petite pour contenir tout le monde. Face à l'exiguïté du lieu où un agent de l'administration a quelque peu insisté quand même pour qu'ils y rentrent tous, certains ont pris cela pour une première brimade à laquelle est venue s'ajouter une autre à savoir la présence des représentants de la société civile. D'ailleurs l'un d'eux nous a dit : «Pourquoi les a-t-on invités... ' Cela ne les regarde pas, c'est nous les représentants du peuple.» Et du coup, les 13 «représentants» du peuple ont quitté les lieux. Nous avons quand même pu poser la question à certains d'entre eux sur les raisons qui les ont poussé à déposer le retrait de confiance. L'un d'eux nous dira simplement : «Il n'est pas beau, nous n'en voulons pas et nous ne reviendrons pas sur notre décision quoiqu'il arrive.» Un autre nous dira : «En fait de responsables de la société civile ces énergumènes sont inféodés au maire, ses complices. » Un vice-président de l'APC, qui a même insisté pour qu'on cite son nom, nous a parlé d'un incident où le chef du parc conduisant un tracteur muni d'une remorque aurait bloqué l'entrée de ce parc aux élus, objet de tous les litiges. En fait, la réunion a quelque peu capoté «parce que les élus ont refusé de débattre de la situation devant les représentants de la société civile et les représentants de la presse nationale qui y ont été convié se sont défilés, n'assumant pas leurs responsabilités, de peur d'être démasqués et que la population continue à ignorer le comportement de leurs élus», a-t-il été dit. Par ailleurs, a précisé le secrétaire général, «tout sera fait pour que la population d'El Attaf ne continue pas à être lésée par une telle situation, la législation a tout prévu». Il faut quand même noter, comme l'a rappelé l'un de ces élus, qu'il a été enregistré durant ces dernières années 27 mouvements de contestation de la part de la population et le siège de l'APC a été fermé à deux reprises. En marge de la réunion, un participant a mis le doigt sur la plaie et est remonté aux sources de ces problèmes. «Ce sont les confectionneurs des listes électorales notamment les chefs et autres responsables des partis qui ont amené ces gens-là aux postes de responsabilités qui sont venus pour se servir et non pour servir.»


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