Algérie

AIN-DEFLA Hélène Erlingsen Creste présente son livre Nos Pères Ennemis



En marge du colloque sur la Wilaya IV historique qui s'est tenu mercredi et jeudi derniers, Hélène Erlingsen Creste, journaliste ayant exercé au sein d'une chaîne publique française, née à St-Louis du Sénégal, fille d'un sous-officier de l'armée française, Clovis Creste, tué en 1958 dans une embuscade tendue par des moudjahidine à Tachta Zougagha (nord d'El Abadia), a présenté un livre qu'elle a écrit en collaboration avec Mohammed Zerouki, fils de Brahim, un moudjahid disparu dans l'Ouarsenis en 1959 et dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Mohammed Zerouki lui-même ayant pris part au combat pour l'indépendance mais a quitté le pays en 1968 pour s'installer en France où il vit de sa retraite. Ce livre intitulé Nos Pères Ennemis morts pour l'Algérie et la France se veut le récit d'un épisode de la guerre menée par le pouvoir colonial français contre l'Algérie et son peuple, mais avec, en filigrane, cette quête de transcender les contingences histoires, les différences, les haines, les velléités de revanche. Le décor, les circonstances, le contexte, annoncés dans le synopsis, ne cachent pas cette idée le projet des co-auteurs. «Nous allons parler de cette guerre, de cette ignoble guerre. D'un côté, les soldats d'une armée régulière qui devaient remplir leur mission, et de l'autre, des moudjahidine d'unités clandestines qui se battaient pour la liberté de leur pays.» Le décor campé, les coauteurs font un retour sur des vécus, sur les ressentis de vécus il y a de cela plus de 50 ans. Ce livre, «écrit à 4 mains», comme on le dit, interroge la mémoire de deux jeunes de l'apoque ayant vécu dans deux camps où les oppresseurs et les opprimés se sont livré des batailles douloureuses, mais chacun luttant pour sa survie. Le camp pour la renaissance d'un peuple et le camp luttant pour le maintien de privilèges arrachés injustement au nom de fallacieux principes, prônés, de «mission civilisatrice ». Ce livre, paru aux éditions Privat, est aussi le récit de témoignages ethnocentristes où chacun investit sa sensibilité, son engagement, ses convictions, sa culture, aux côtés des gens de son camp, des siens. Mais aussi un livre plein de passages anecdotiques, tantôt pleins de naïveté tantôt dénotant de fulgurantes prises de conscience où se mêlent et s'opposent, parfois et même souvent, des sentiments de justice et d'injustice. Plus de 50 ans après les faits relatés, Hélène revient sur les lieux de son enfance, de son histoire, et rencontre un auditoire composé de moudjahidine et de moudjahidate. Ils se sont parlés, se sont écoutés, dans la bibliothèque communale de Aïn Defla mardi dernier lors de la présentation du livre, dans une ambiance où l'émotion était palpable. Parmi l'assistance, plusieurs voix se sont élevées pour dire : «Nous ne nourrissons pas de haine contre le peuple français, mais les pages de notre histoire, même si nous les avons tournées, nous ne les avons pas déchirées et nous ne les déchirerons pas.» En réponse, Hélène Erlingsen dira : «Je suis la en mon nom personnel, je ne suis mandatée par personne, mais j'ai honte de la guerre horrible qu'a menée le pouvoir colonial de l'époque contre l'Algérie et son peuple.»


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