AIn-Defla

Depuis combien de temps ce réseau, qui s'était spécialisé dans le détournement d'importantes quantités de sucre roux (brut, non raffiné), qui avait tissé sa toile sur les wilayas d'Oran, de Aïn Defla et de Blida se livrait-il à ce trafic 'Partant d'un maillon de la chaîne du trafic, en amont ou en aval, selon nos sources, la brigade de gendarmerie de Sidi-Lakhdhar a fini par avoir eu vent de ce trafic et a entrepris d'enquêter.Au départ, ce sont les camions de 20 tonnes qui approvisionnaient à partir de la maison-mère située à Oran qui ont été placés sous surveillance et pris en filature. Ce jour-là , en pleine nuit, deux gros camions, chargés de 25 tonnes de sucre brut arrivent à proximité de l'usine de raffinage (ex-Enasucre) située à l'ouest de Sidi-Lakhdhar. Jusque-là rien d'irrégulier mais les gendarmes remarquent que si l'un des camions franchit l'entrée de l'usine et passe au pesage, le second camion par contre continue sur la ville de Sidi-Lakhdar et prend la direction du sud vers Djelida, distante de 10 km de là . Les gendarmes se gardent d'intervenir et un groupe prend en filature ce camion en charge.Arrivé à Djelida, l'engin fit son entrée dans une ferme appartenant à un propriétaire privé, décharge sa cargaison et la transaction achevée, le conducteur rebrousse chemin et va attendre l'autre camion qui se trouvait dans l'usine. Mais les gendarmes qui veillaient au grain, ne l'entendaient pas ainsi et ont intercepté les deux camions et interpellé les deux chauffeurs.Le lendemain, toujours selon nos sources, les gendarmes opèrent une perquisition dans la ferme où les 20 tonnes de sucre en vrac avaient été entreposées. On découvre que le sucre livré en vrac avait été conditionné dans des sacs qui ont été cachés dans le lit d'un oued.La poursuite de l'enquête a permis de découvrir que le destinataire de ce sucre était en fait un gros éleveur d'ovins demeurant à Blida. Une partie de ce sucre était mélangé à du son et donné comme alimentation aux troupeaux en transhumance vers le nord du pays, sucre qui servait donc à l'engraissement des animaux. L'autre partie était écoulée auprès de grossistes qui la revendait à des fabricants de «petit miel», utilisé par les confiseurs et autres pâtissiers, même dans les yaourts pour leur donner un goût de caramel, notamment à l'approche du Ramadhan, à l'image de la «zalabia», produit populaire largement consommé. Parmi les six individus inculpés dans ce trafic, cinq ont été déférés au parquet de Khemis-Miliana et entendus par le procureur de la République. Deux des mis en causes ont été placés en détention provisoire, les trois autres placés sous contrèle judiciaire tandis que le receleur demeurant en fuite, a été frappé d'un mandat d'arrêt.