Algérie

Aïn Benian : Le calvaire des habitants de la cité des 252 logements



Les locataires de la cité des 252 logements à  Aïn Benian vivent depuis plus de huit ans dans une situation déplorable : ni eau courante, ni gaz de ville et encore moins de réseau d'évacuation des eaux usées.  Lancé en 1998 par l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), le projet de ces logements n'a toujours pas été réceptionné officiellement par les bénéficiaires.Sans viabilisation de la VRD (voirie et réseaux divers), ni eau potable ni même un raccordement au regard principal, les habitants de cette cité vivent dans l'angoisse de voir leurs enfants tomber malades à  cause de la poussière que dégage le sol et l'odeur nauséabonde des eaux usées qui s'y déversent. «Depuis 2003, date où nous avons occupé nos maisons, nous vivons le calvaire. Durant plus de cinq ans, nous avons payé le camion-citerne pour qu'il nous alimente en eau», raconte, amer, Hamid. Les locataires déplorent également l'absence de raccordement au gaz de ville et pointent un doigt accusateur sur les responsables de l'APC et ceux de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) de Aïn Benian, qui ont placé des compteurs d'eau sans raccorder la cité au réseau de distribution.«La Seaal nous envoie chaque bimestre la facture forfaitaire pour payer une eau dont nous ne bénéficions pas», fait remarquer un autre membre du comité du quartier. Pour s'alimenter en eau potable, les habitants de la cité se sont branchés illicitement au réseau de distribution.A l'aide des tuyaux de PVC, l'eau mal propre arrive dans les robinets. « Nous ne payerons pas tant que la Seaal ne nous ramène pas l'eau potable. Pour le moment, nous sommes obligés d'acheter de l'eau minérale, car l'eau des robinets est impropre à  la consommation», justifie encore Hamid, qui lance un appel au maire pour venir en aide à  cette cité qui vit le calvaire durant l'hiver.«Lors des fortes pluies, nous ne pouvons ni sortir ni accéder à  la cité. Il suffit de quelques minutes de précipitations pour que nos maisons soient menacées d'inondations. Nos enfants sèchent souvent les cours car ils ne peuvent pas sortir pour aller à  l'école», précise le même intervenant. Pour sa part, le président de l'APC de Aïn Benian, Farid Kiassa, souligne que les problèmes de cette cité ont commencé depuis que 50 familles de la commune de Belouizdad, dont les maisons menacaient ruine après les inondations, y ont été relogées.«Alors les bénéficiaires de ce projet lancé par l'OPGI et l'APC ont eu peur que la totalité du projet revienne seulement à  ces sinistrés. Ils ont ainsi demandé d'occuper les logements avant qu'ils ne soient totalement achevés», indique M. Kiassa.Pour ce qui est de l'état des routes du quartier, le maire affirme avoir établi un plan de travail avec l'OPGI pour la finition des travaux. «Sans ça, nous ne pouvons pas entamer les travaux pour réaliser les trottoirs et poser le bitumage car la loi l'interdit», précise le P/APC qui affirme que le budget destiné à  l'aménagement de ce quartier «est toujours préservé».  Pour connaître les raisons qui ont retardé la réception officielle du projet plus d'une décennie après son lancement, nous avons tenté de contacter la direction de l'OPGI de Bir Mourad Raïs, maître d'œuvre, mais il s'avère que tous les responsables, y compris les chefs de service ainsi que le DG, sont en congé.


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