La région a toujours été représentée par le fameux tapis des Haracta, malheureusement en péril, suite à la cherté de la matière première.Comment faire ou procéder pour réconcilier le public avec le produit artisanal local ' Ce qu'il faut relever d'emblée, c'est qu'au niveau de la wilaya d'Oum El Bouaghi, le produit fait main n'attire guère le chaland. Ce dernier est beaucoup plus intéressé par les objets importés parce que proposés à des prix raisonnables. Les autorités, dont le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, conscientes de ce que représente le produit artisanal de la région, ont réalisé des maisons d'artisanat aussi bien à Aïn Mlila qu'à Oum El Bouaghi et Aïn Beïda pour promouvoir cette activité ancestrale.La région d'Oum El Bouaghi a toujours été représentée par le fameux tapis des Haracta, dont la confection se faisait dans la ville de Aïn Beïda. Et c'est la famille Ouled Hamla qui en détenait le secret de sa fabrication. Malheureusement, le tapis harkati est en péril suite à la cherté de la matière première, dont la laine et la teinture. Ajoutons à cela le temps consacré à la confection d'un tapis par plusieurs tisserandes et qui peut durer jusqu'à six mois. Qui peut aujourd'hui prétendre se payer un tapis évalué à 8 ou 10 millions et dont les dimensions n'excèdent pas deux mètres sur deux mètres 'Par le passé, la municipalité de Aïn Beïda, dans le souci de perpétuer cette pratique ancestrale, avait érigé une petite fabrique de tapis. Les rares femmes qui y travaillaient sont parties à la retraite sans que soit assurée la relève. Du coup, l'unité est fermée pour ne plus rouvrir ses portes. Hadj Mahmoud, un «reggame» (homme chargé de procéder à la mise en forme des motifs propres à la région), aujourd'hui octogénaire, nous a confié un jour que le produit fait main est devenu hors de portée.Sans doute, pour revivifier le secteur, les responsables nationaux ont procédé à l'ouverture d'une Maison de l'artisanat, le but étant d'encourager les artisans à reprendre certaines activités, comme la tapisserie, la broderie, la confection d'habits traditionnels féminins, la tapisserie orientale? Une dizaine d'artisans occupent aujourd'hui les ateliers de la maison. Nous nous y sommes rendus pour prendre la mesure et constater de visu où en sont les choses. La maison avec au moins une quinzaine d'ateliers est pratiquement vide.Deux ou trois artisans étaient présents. Point de visiteurs ou de curieux ! Le jeune Samir, un employé de l'administration nous fait savoir que s'il n'y a pas de monde, c'est parce que les gens croient que c'est une administration dédiée à l'artisanat. La seule fois où la maison a connu un véritable rush c'était l'an passé, quand la direction avait organisé un Salon national qui a regroupé une trentaine de professionnels. Ces derniers étaient venus des quatre coins du pays exposer leurs produits et leurs articles.Il y avait foule malgré le froid de l'hiver. «Il faut organiser d'autres manifestations ou foires pour voir affluer des gens», nous dit Samir. Beaucoup suggèrent encore que les responsables au niveau de la wilaya s'occupent de l'équipement nécessaire à la bonne marche de cette institution, dont la vocation première est la promotion de l'artisanat, partie intégrante de notre patrimoine, et l'encouragement des artisans de tous bords. C'est dans cette optique que l'on peut espérer la résurgence des pratiques qui faisaient la fierté de nos aïeux.
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Posté Le : 27/04/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Baâziz Lazhar
Source : www.elwatan.com