Algérie

Aidez-moi svp, j'ai faim»



Exploitation - Ammi Ahmed était un chauffeur de transport de voyageurs chez un privé pendant plus de 17 ans sans aucune couverture sociale .Ammi Ahmed 55 ans a été contraint d'arrêter de travailler suite à un cancer de la prostate en plus de l'ablation du rein gauche, le droit étant également malade. Il était allongé dans la cour de sa maison sis au Douar Maramane. Ce père de 4 enfants ne cessait de pleurer à chaque fois qu'il parlait de sa santé «perdue» et de son fils contraint de travailler dur pour l'aider. «Aujourd'hui mon fils doit se marier mais il reporte à chaque fois pour me consacrer sa maigre paye. Il me fait beaucoup de peine. Lui aussi travaille chez un privé comme ouvrier saisonnier sans aucune assurance. Je retarde aussi le mariage de ma fille fiancée. Je pleure pour mes enfants qui ne peuvent s'épanouir par ma faute», dit-il en pleurs. La douleur le ronge petit à petit à cause d'une rupture de stock du Tamgesic. Il ne trouve pas de traitement adéquat pour la calmer. Les autres médicaments que je dois prendre tels que le Decapeptil qui coûte plus de 80 000 DA et le Casodex 12 000 DA», a-t-il repris nous révélant que la veille il avait emprunté 6 400 DA pour une radio. Ammi Ahmed a été opéré dans une clinique privée à Blida faute de prise en charge sérieuse et des lenteurs à l'hôpital. «Je dois subir pour la seconde fois la même opération qui m'a couté près de 40 millions. Le côté du rein enlevé est infecté. Je souffre.» En outre, Ammi Ahmed nous dit qu'il change lui-même sa sonde placée depuis 7 mois et qu'il doit garder à vie car il ne peut se déplacer à chaque fois vers le centre de santé ou à la clinique. Pas loin de chez Ammi Ahmed, habite le jeune Aïssa atteint d'un lymphome au niveau des poumons, dit maladie de Hodgkin (kystes cancéreux). En phase de rémission, il nous dit qu'il va vers un rétablissement grâce à la bonne prise en charge à l'hôpital de Blida. Chez Aïssa, douloureux fut, pour nous, de voir sa s'ur Chafia 32 ans, atteinte de la maladie coéliaque, rechuter et perdre du poids de plus en plus jusqu'à devenir cadavérique. Encore une fois, elle nous interpelle : «Aidez -moi, SVP. J'ai faim.» «J'ai faim aidez-moi, svp», nous disait-elle la première fois que nous l'avions vue, il y a plus de 3 ans. Aujourd'hui elle nous dit qu'elle mange selon ses moyens «de la farine de maïs à 50 DA le kilo. Pourquoi les aliments destinés à des cas comme nous sont-ils aussi chers ' Nous n'avons pas quoi manger, seule la farine de riz nous est accessible». Chafia se dit révoltée et désolée contre son ex-médecin traitant privé. «Je suis à la recherche d'un autre médecin. Mon médecin traitant depuis plus de 4 ans m'a choquée et brusquée. Elle m'a grondée quand je lui ai remis 400 DA comme frais de visite. Je ne savais pas que le prix de la visite avaient augmenté tellement j'ai tardé pour aller la voir faute d'argent. Elle a pris cette somme me disant : ''Je ne te pardonnerai jamais si jamais tu ne me ramènes pas les 200 DA manquants. Sinon tu ne guériras jamais''», nous a-t-elle raconté.


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