Algérie

«Aidez-moi à retrouver ma dignité» Tarik El Yahiaoui. Journaliste algérien hospitalisé à Strasbourg



Tarik El Yahiaoui, journaliste-correspondant, exerçait à Mostaganem. Atteint de la maladie Spina Bifida, il est hospitalisé à Strasbourg depuis le 23 octobre 2012. Il se rendait dans cette ville française pour participer à un colloque international en tant que président de l'«Association des malades atteints de la Spina Bifida». Il a été correspondant pour plusieurs titres de presse, nationaux ou locaux, dans la région oranaise. Dans cet entretien, il lance un SOS pour qu'on lui vienne en aide, car il risque l'expulsion de l'hôpital qui le garde uniquement pour des raisons humanitaires.
-Un comité de soutien constitué d'artistes algériens et des confrères établis en France lance un SOS pour vous venir en aide. Quel est votre état de santé actuel '
Je suis encore souffrant à cause des complications liées à ma maladie de Spina Bifida. Toujours immobile, je suis sous un traitement régulier, mais limité aux antidouleurs. Disons que ça va mieux par rapport aux premières semaines de mon hospitalisation en octobre dernier.
-Vous étiez journaliste à Mostaganem. Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette situation, hospitalisé à l'hôpital public de Strasbourg et sans assurance maladie '
Je suis hospitalisé à Strasbourg précisément depuis le 23 octobre 2012. Je suis journaliste correspondant à Mostaganem. En parallèle, je suis militant associatif. Je préside une association locale que j'ai fondée pour défendre les malades atteints de la Spina Bifida. Dans ce cadre, la Fédération internationale de la Spina Bifida et de l'hydrocéphalie m'a convié pour participer aux travaux de la journée mondiale de cette maladie, tenue du 22 au 25 octobre 2012 à Strasbourg, en ma qualité de membre officiel de cette fédération représentant l'Algérie.
Au cours du voyage, j'ai eu une infection d'une escarre au niveau de la région glutéale. Ce malaise aigu m'a rendu immobile et intransportable. Je ne pouvais plus rentrer au pays. Quand la direction de l'hôpital, qui m'a accueilli en urgence, a contacté mon assurance voyage en Algérie, cette dernière a refusé de me prendre en charge. Le prétexte qu'on m'a lancé à la figure, c'est que cette hospitalisation est due à une maladie chronique et donc non prise en compte dans mon contrat d'assurance.
-Votre employeur vous a-t-il lâché aussi '
Je ne suis qu'un collaborateur. En plus, je suis venu en France dans le cadre associatif et non pas professionnel. En revanche, cela m'affecte qu'aucune association dans la profession n'ait levé le petit doigt pour m'aider. Pourtant, je suis un ancien membre du Syndicat national des journalistes de Mostaganem et de l'association des correspondants de presse et des journalistes de la même wilaya. Je me demande à quoi servent ces associations si elles ne peuvent pas secourir des confrères en détresse.
-Que réclamez-vous donc pour mettre fin à ce calvaire que vous vivez au quotidien '
Tout ce que je souhaite, c'est de pouvoir me faire soigner convenablement, en France ou dans un autre pays qui peut m'offrir les soins nécessaires inexistants en Algérie. Toute aide en ce sens est la bienvenue. Aidez-moi à retrouver ma dignité. Je pense notamment aux ministères de la culture et de la communication. D'ailleurs, je tiens à remercier le comité de soutien qui travaille jour et nuit pour me faire sortir de cette situation très délicate. Je remercie aussi la direction du Centre culturel algérien de Paris pour sa réelle solidarité. Enfin, j'exprime ma gratitude à tout le personnel de l'hôpital de Strasbourg qui me garde et me soigne uniquement pour des raisons humanitaires.


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