Algérie

Aide financière de l'Algérie à la Tunisie



Aide financière de l'Algérie à la Tunisie
Tandis que l'assistance financière de l'Algérie à une Tunisie en négociation serrée avec le FMI se confirme, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer, plaide en faveur d'une plus grande imbrication des économies des deux pays. Aider financièrement la Tunisie c'est bien, prendre des participations dans l'économie tunisienne et renforcer le partenariat entre les entreprises des deux pays, c'est mieux.Selon des sources proches de milieux gouvernementaux en Tunisie et en Algérie, le Premier ministre tunisien, Mehdi Jomaâ , qui était en visite à Alger cette semaine, vient d'obtenir de l'Algérie un chèque de 250 millions de dollars. Au moment où nous écrivons ces lignes, les mêmes sources n'ont pas précisé le détail de la nature de l'aide financière algérienne mais évoquent un prêt consenti à des "conditions avantageuses". Mehdi Jomaâ a effectué sa visite de deux jours en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Abdelmalek Sellal.Il était accompagné d'une délégation comptant notamment, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi. Au menu de ses entretiens avec les responsables algériens devaient figurer en bonne place la question de la coopération sécuritaire entre les deux pays mais aussi la coopération économique et commerciale bilatérale. La visite de Mehdi Jomaâ à Alger a eu lieu avant la réunion de la commission mixte algéro-tunisienne qui devrait avoir lieu courant mai. Elle a été précédée de promesses tunisiennes de lever les entraves à l'application de l'accord de libre-échange entre les deux pays.La Tunisie "entre les griffes du FMI"Après le FMI, bénéficiaire voici un peu plus d'une année, d'un prêt algérien qui avait fait couler beaucoup d'encre après avoir donné lieu à beaucoup de supputations, la Tunisie sera donc certainement le prochain bénéficiaire de la timide diversification des placements à l'étranger réalisés par les autorités algériennes.Lors de la récente visite d'Abdelmalek Sellal à Tunis, peu avant le début de la dernière campagne présidentielle, un certain nombre de responsables politiques tunisiens ainsi que les médias du pays avaient relevé la formule du Premier ministre algérien sur l'impératif pour l'Algérie et la Tunisie de "prendre des mesures audacieuses pour asseoir des relations de coopération et aller de l'avant vers davantage de complémentarité et de partenariat stratégique". On n'oubliait pas à Tunis l'aide financière de 100 millions de dollars accordée par l'Algérie en 2011 ? un don de 10 millions de dollars, un prêt de 40 millions à 1% sur 15 ans et un autre de 50 millions sans intérêt ? mais on attendait bien plus. La Tunisie, qui fait face à un déficit budgétaire chronique dans un contexte de négociation serrée avec le FMI, attendait un "geste" supplémentaire sur le même modèle, mais avec un montant plus important. La presse tunisienne spécialisée évoquait le chiffre de 1 milliard de dollars à taux bonifié. Elle rappelait également qu'en 1986, un an avant l'arrivée au pouvoir de Ben Ali, l'Algérie avait apporté une aide financière à la Tunisie.Il ne lui avait pas évité le recours au FMI mais le geste algérien "avait permis d'atténuer les exigences du Fonds". Un autre "geste" de l'Algérie en 2014 permettrait à la Tunisie de "ne pas trop se presser pour aller sur le marché de la dette. Elle pourrait attendre que sa note soit rehaussée afin de payer moins d'intérêts", notait un commentateur économique tunisien.Hadj Nacer pour une plus grande «imbrication» des économiesD'un point de vue politique, une telle "audace" est encouragée par un certain nombre d'experts algériens, même si le débat a été loin d'occuper jusqu'ici le premier rang dans les préoccupations des médias ou des milieux politiques nationaux. Pour la plupart, d'entre eux, elle est certainement de nature à constituer un signal fort traduisant l'attachement des autorités algériennes au renforcement des liens et de la solidarité économique régionale. M. Aderrahmane Hadj Nacer est l'un de ces très rares experts nationaux à avoir réagi dans la période récente par rapport à la perspective d'une aide financière à la Tunisie. Son point de vue est comme à l'accoutumée très stimulant et assez fortement critique vis-à-vis de la pratique actuelle des autorités algériennes.L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie plaide en faveur d'"une plus grande imbrication des économies algérienne et tunisienne". Une coopération limitée à une assistance financière constitue une orientation qui, de son point de vue, est aujourd'hui "fortement encouragée par les autorités françaises ou américaines qui soutiennent le processus de transition politique en Tunisie mais ne souhaitent pas mettre la main à la poche pour des raisons budgétaires, préférant confier ce rôle à l'Algérie". Pour Hadj Nacer, l'Algérie doit donc sans aucun doute "faire un geste vis-à-vis de la Tunisie, mais il ne suffit pas de prêter de l'argent". Il invite les autorités algériennes à une démarche de coopération plus ambitieuse qui doit consister à "prendre des participations dans l'économie tunisienne" en indiquant, à titre d'exemple, l'encouragement des partenariats avec des entreprises privées tunisiennes dans des domaines comme le tourisme où nos voisins de l'est ont développé une vraie expertise.H. H.NomAdresse email




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