Algérie

Aïda Kechoud, héroïne du feuilleton L’Incendie, se confie à Jawhara:



Elle a à peine 17 piges lorsqu’elle fait ses premiers pas dans
le monde du cinéma, par l’intermédiaire du regretté du 7e
,art algérien, Mustapha Badie, qui lui confia le rôle de Zahra
cette fille gâtée, dans son chef d’œuvre L’Incendie, adapté du
roman de Mohamed Dib « la grande maison », où la scène se
passe à Tlemcen. C’est ce film qui va consacrer le nom de la
.comédienne Aïda
Les manifestations de « Tlemcen, capitale de la culture islamique » ont permis le retour de cette figure de la télévision
après quarante ans, non seulement pour retrouver l’image
de la petite Zahra, mais aussi pour visiter la région de Béni
Boublan où « les morts dorment au-dessus des vivants"
Tout le monde connaît Zahra, mais peu de gens connaissent Aïd...Aïda est tout simplement une femme algérienne dont le
destin est lié au cinéma et à la comédie depuis mon enfance, c>est-à-dire depuis mon entrée à l’institut municipal de musique, puis à la télévision, où j’ai rejoint la troupe
de chorale, avant de me retrouver dans le 7e art.
De la chanson à l’interprétation, comment vous est
venue l’idée?
A vrai dire, je n’y avais jamais pensé. Tout ce qu’il y a c’est
que le réalisateur Mustapha Badie a contacté le directeur
de la télévision, qui était à l’époque Lamine Bechichi, lui
demandant de me voir pour un entretien. Même Mustapha Badie ne connaissait pas mon nom, se contentant de
m’appeler « la blonde ». Je pensais que c’était pour chanter
une chanson ; mais le regretté Badis m’a surprise en disant
me voulant pour camper un rôle dans le feuilleton télévisé
L’Incendie. C’était en 1972. Commençait alors pour moi
une longue carrière de comédienne à la télévision et sur
le grand écran.
Quand vous revenez au passé, le nom de Zahra vous
saute certainement à l’esprit. Que représente pour
vous ce personnage?
Je peux dire qu’il représente une étape importante de ma
jeunesse. Même si je n’avais alors que 17 ans, mais notre
.enfance est tout à fait différente de celle de nos jours
Nous étions très dociles et très respectueux ; nous pleurions quand nos parents étaient fâchés contre nous. Zahra
m’a offert l’occasion de découvrit Tlemcen, ses ruelles, ses
artères et les conditions sociales dans laquelle vivaient
les habitants de cette ville à l’époque coloniale. J’ai appris
tout cela par le feuilleton L’Incendie, de connaître beaucoup de choses qui resteront gravées dans
ma mémoire. L’Incendie restera immortel, comme le resteront ses héros et son auteur, Mohamed Dib ; Aïda restera
.toujours aux yeux des Algérienne cette petite fille ; Mustapha Badie aussi restera vivant dans la mémoire collective.
Peut-on savoir ces choses qui sont restées dans votre
mémoire?
Nombreux et passionnants sont les ces moments que j’ai
vécus à Tlemcen pendant le tournage de L’Incendie, et qui
m’ont permis de connaître la réalité du peuple algérien à
travers la grande maison qui était occupée par plusieurs
familles, lesquelles familles, malgré le dénuement, étaient
si riches par leur qualités morales, et malgré la dureté de
la femme tlemcénienne envers ses enfants, incarnée par
la grande actrice Chafia Boudraâ dans le rôle de Lalla
Ayni, admonestant son fils Omar. Mais cela a montré les
souffrances de cette femme. J’ai joué le rôle de cette fille
choyée qui vivait seule avec sa mère ; et à travers elle j’ai
découvert beaucoup de choses et certains vrais symboles
de cette ville à la fois belle et effrayante. Je me souviens
encore très bien de cette scène lorsque je suis partie avec
Omar à la région de Béni Boublan, chez ma tante pour
lui demander de me faire le karakou, pour mon mariage
J’ai dormi au-dessous des morts, dans ces taudis où les
vivants dormaient au-dessous des morts. Mustapha Badie
voulait montrer, à travers cette symbolique, des vérités
plus poignantes.
Près de quarante ans plus tard, Aïda retourne à
Tlemcen. Comment avez-vous trouvé cette ville
alors qu’elle abrite les festivités de la capitale de la
culture islamique?
Tlemcen est devenue une très belle ville. Quant aux festivités « Tlemcen, capitale de la culture islamique », le moins
que l’on puisse dire est que Tlemcen mérite d’être une
,capitale pour le riche patrimoine culturel qu’elle recèle
et qui inspire des chefs d’œuvre artistiques. Tlemcen c’est
tout simplement lorsque vous allumez votre téléviseur un
jour d’aïd, et vous trouvez Abdelkrim Dali chantant Saha
aïdkoum...


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