Les deux journées de l'Aïd El-Adha à Constantine se sont déroulées sans
aucune euphorie ou manifestation de joie particulières.
Dès 08 heures, quelques minutes après la grande prière de l'Aïd, chacun
s'est dirigé vers son domicile pour procéder au rituel du sacrifice, presque
dans une indifférence totale.
Les rues étaient désertes pour
ainsi dire et de très rares voitures passaient en trombe, leurs conducteurs
probablement pressés. Le transport public était encore une fois le grand absent
à Constantine. Un seul bus bleu stationnait à Bab El-Kantara. Selon d'autres
personnes, il y avait aussi un service minimum pour les destinations
d'El-Guemas et Ali Mendjeli.
Les autres stations desservant
les villes de Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youcef étaient
désertes. Et comme d'habitude en ces périodes, les taxis avaient disparu de la
ville et tant pis pour les personnes non véhiculées, désirant visiter des
parents à l'autre bout de la ville. Elles avaient le choix entre un rare
clandestin, certains, dit-on, ont demandé 150 dinars pour la course, soit le
double du prix habituel, ou de rester chez elles.
Par contre, ce sont les égorgeurs
de bêtes qui étaient visibles, reconnus à leurs tabliers ou vêtements tachés de
sang et leurs sacs et trousses de couteaux à la main. Ainsi, ceux qui ne
procédaient pas eux-mêmes au sacrifice devaient débourser pas moins de 1.500
dinars réclamés pour l'abattage. D'autres ont demandé 1.000 dinars «car on
était des clients habituels...» Bien entendu, la plupart des commerces étaient
fermés. D'ailleurs plusieurs Constantinois échaudés par les fermetures des
années précédentes, ont pris leurs précautions en faisant des achats la veille,
dans des marchés bondés de monde. Vers midi, trop de rues et de ruelles étaient
salies par des rigoles de sang car beaucoup de gens ont procédé à l'abattage
des moutons à l'extérieur, devant les immeubles. Quelques-uns ont tout de même
utilisé de grands sachets poubelles pour récupérer le foin, les excréments des
animaux. Malheureusement le reste n'a rien respecté, espérant le passage des
services de la voirie qui ont d'ailleurs assuré deux passages au premier jour
de la fête.
Il y avait un peu plus
d'animation le deuxième jour. Outre quelques boucheries de quartier qui ont
ouvert pour le découpage des carcasses pour 800 dinars l'unité, de nombreux
cafés et quelques rares commerces ont ouvert, mais rien en ce qui concerne la
restauration par exemple. Le transport urbain était rare et les taxis ont tout
de même fait leur apparition et chose qui ne se produit que dans pareilles
circonstances, la circulation automobile était très fluide. Ainsi, comme chaque
année, à l'occasion des fêtes, l'euphorie n'était pas au rendez-vous et la
majorité a plutôt songé à les passer chez soi.
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Posté Le : 29/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkrim C
Source : www.lequotidien-oran.com