Algérie

Aïd el-Adha : contexte sanglant et fraternité de circonstance


Aïd el-Adha : contexte sanglant et fraternité de circonstance
C'était l'Aïd. Partout, les télévisions du monde musulman diffusaient les images prosélytes de recueillement de millions de fidèles rassemblés au mont Arafat. La foi se porte bien ; les musulmans semblent réjouis et communiants.
Très peu montrent les vidéos amateurs de Homs que l'artillerie de l'armée syrienne pilonne et que l'aviation bombarde. En sortant de la mosquée, Bachar al-Assad qui, bien sûr, a participé à la prière de l'Aïd, a déclaré 'n'avoir d'autre choix que de remporter toute bataille visant notre souveraineté et notre indépendance nationale'. En un mot, la répression se poursuivra. La Ligue arabe ' et musulmane ' s'émeut alors de voir Bachar al-Assad battre en brèche le plan qu'elle a conçu pour le sauver et lui en fait le reproche, prédisant au jeune dictateur impertinent 'la catastrophe' s'il n'applique pas son plan de sortie de crise. Lancée dans une course-poursuite avec l'opposition syrienne qui appelle la communauté internationale 'à protéger la population', la Ligue se réunira dès samedi prochain pour rechercher une autre issue au régime de Damas.
Dans bien des régions, en terre d'islam, des musulmans massacrent des musulmans. Quelle que soit la manière dont on retourne la question de la violence dans le monde musulman, on observe qu'au commencement il y a l'impasse de tyrans qui tiennent les peuples de pays musulmans en laisse et qui leur refusent, par la répression et la terreur, toute possibilité d'émancipation politique.
Le grand mufti d'Arabie Saoudite a déclaré, au cours de ce hadj 2011, décidément à la défense des régimes musulmans faits d'autocraties et de dynasties familiales, que 'les sujets doivent se rassembler autour de leurs commandants et s'efforcer de résoudre leurs problèmes pacifiquement'. Voilà pourquoi les Etats politiques du monde musulman s'arrogent le 'devoir' de régenter la vie spirituelle de leurs peuples, sous prétexte de l'encadrer, et s'offusquent à la moindre idée de séparation du politique et du religieux. Tous ont constitutionnellement proclamé l'islam religion d'Etat. Il y a, pourtant, de fortes chances que l'arrière-pensée qui fonde la guerre à la laïcité ' ô sacrilège ! ' réside dans l'objectif d'utiliser la religion pour défendre leurs Etats plutôt que leurs Etats pour défendre la religion. Le mufti d'Arabie Saoudite n'a pas pris de détour pour délivrer son message contre les velléités populaires de changement dans les pays musulmans.
Pendant que la répression tient en respect les aspirations politiques des peuples, les pouvoirs les inondent d'images, dont ces peuples sont les acteurs, d'embrassades et d'étreintes à n'en plus finir autour de mosquées 'blanches' de monde.
L'affrontement, la veille de l'Aïd entre deux 'communautés', dans la nouvelle cité de Béni Messous, à Alger, avait consacré l'amalgame : l'imam est venu disputer aux autorités de la République la responsabilité de l'ordre public. Le massacre eut pourtant bien lieu. Avant que, le matin de l'Aïd, la télévision ne vienne corriger la réalité par des images d'embrassades à n'en plus finir autour de mosquées 'blanches' de monde.
La foi se porte bien. Et nous aussi, donc. Dommage que l'Aïd ne dure qu'un jour !
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
un algerien 08-11-2011 19:31
yacine 17 08-11-2011 16:20
Exilé 08-11-2011 16:17
ticouc 08-11-2011 14:12
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)