Algérie

Aïd Al-Adha: Une offre limitée et des prix élevés



A près d'un mois de la fête de l'Aïd Al-Adha, les prix des moutons, plutôt à la baisse ces derniers jours, repartent à la hausse et le mouton «importé de Roumanie» y est pour quelque chose.

Au marché à bestiaux de Sougueur, véritable baromètre des prix du mouton, la tendance est à la baisse, jusqu'à 10.000 DA par tête. Cette année, les effets conjugués d'une sécheresse durable, le manque d'eau et la cherté de l'aliment, ont obligé de nombreux éleveurs à brader leurs cheptels. La sécheresse surtout qui a frappé les régions de l'ouest du pays et les wilayas steppiques, a réduit l'offre des parcours naturels pour les moutons mais également celle de fourrages, d'orge et de paille. La «rumeur» du mouton de Roumanie à 30.000 DA pièce, a provoqué la panique parmi les éleveurs qui cherchent à vendre leurs bêtes bien avant le rite du sacrifice d'Abraham, prévu vers le 16 juin. Pourtant, l'Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), a affirmé que les moutons importés de Roumanie sont destinés à l'abattage pour l'approvisionnement du marché national en viande ovine, et non à la vente directe au citoyen pour l'Aïd Al-Adha. «A ce jour, aucun programme d'importation de moutons destinés à la vente directe au citoyen pour l'Aïd Al-Adha n'a été mis en place», a souligné ALVIAR. Selon les professionnels de la filière, c'est généralement l'entrée en lice des intermédiaires qui tire vers le haut les prix des bêtes, ce qui ne semble pas avoir fonctionné cette année en raison de plusieurs facteurs, comme l'impact des variations climatiques qui a généré une augmentation mécanique des prix des moutons. Même si le recours des éleveurs aux intermédiaires est parfois nécessaire vu la distance qui sépare les acheteurs, généralement établis dans les grandes villes, la mise en place de points de vente des moutons pourrait contribuer à une stabilité des prix.

Vendredi dernier au marché à bestiaux de Tiaret, il y avait foule, avec un nombre limité de moutons, proposés à la vente. Des antenais, d'une vingtaine de kilos, sont proposés à des tarifs oscillant entre 40.000 et 60.000 DA.

Importation d'un million de têtes ?

De belles bêtes encornées ne vendent pas leur peau à moins de 110.000 DA, en augmentation par rapport à l'année dernière. Pour Hadj Djilali, un éleveur de la région de Mellakou, dans la proche banlieue de Tiaret, ce sont les maquignons et autres intermédiaires, venus de plusieurs wilayas du nord du pays, qui ont dopé les prix. «I faut s'attendre à un rush dans les prochains jours, nombreux sont ceux qui viennent acheter leurs bêtes pour les laisser chez l'éleveur jusqu'à la veille de l'Aïd», ajoute notre interlocuteur, l'Å“il rivé sur ses moutons reconnaissables à une tache de peinture rouge sur le front.

A l'intérieur du marché à bestiaux, l'un des plus importants de l'ouest du pays, une foule bigarrée circule, dans tous les sens, à la recherche de la bonne affaire. Mais pour beaucoup de connaisseurs des arcanes du monde agricole, l'ouverture de points de rassemblement et de vente, dans une vingtaine de communes de la wilaya pourrait également contribuer à tirer à la baisse les prix des moutons. Le directeur général de la production agricole au ministère de l'Agriculture, Messaoud Ben Dridi, a affirmé dimanche dernier, que le ministère déploie tous ses efforts pour que les prix des moutons de Aïd Al-Adha soient cette année à la portée des citoyens algériens. Mais devant la crainte des citoyens de voir les prix des moutons prendre l'ascenseur au fur et à mesure que la fête du sacrifice approche, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), a proposé l'importation d'un million de têtes de bétail. Pour les associations d'éleveurs, les quantités importées de moutons roumains destinés à l'abattage ont arrêté l'abattage des moutons locaux, ce qui s'est traduit sur le terrain par une plus grande disponibilité des quantités du cheptel local pour couvrir les besoins du marché algérien pendant l'Aïd Al-Adha.




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