Algérie

Aïcha Medjahed (Poétesse) : « J’ai la patrie dans le cœur »



« J’ai la patrie dans le cœur, pas dans la poche », confie-t-elle, comme pour mieux afficher son nationalisme. Sans forfanterie, ni pédantisme. Aïcha Medjahed, née Boushaba, a poussé son premier cri avec des rimes. Ses syllabes mesurées sont les souffrances du petit peuple, le rêve d’une nation. « Je suis fille du peuple et je veux que ma voix soit son écho », précise-t-elle, sans fausse modestie. Elle vient d’être élue présidente de la ligue de la littérature populaire de la wilaya de Tlemcen…


Contrairement, peut-être, à d’autres créateurs, vous, votre muse est votre époux, si l’on ose dire ?
C’est vrai, et plus que cela, mon époux est une sorte de béquilles sur lesquelles je m’appuie pour me mouvoir dans mon itinéraire culturel. Comment ne pas lui reconnaître cette vertu, puisque sans lui, je ne saurais pas composer un vers, ni déclamer une poésie. C’est lui qui m’a accompagné sur mes premiers pas de l’écriture et il y a toujours cru. Il est mon premier public, mon premier critique. Imaginez un peu une femme issue d’un village conservateur, Zouïa, osant casser les tabous… Il n’y a qu’un homme comme le mien qui peut avoir foi en mes principes et mon amour pour la poésie.
A eux seuls, ces mots sont une poésie mais, et ce n’est pas pour vous couper l’inspiration, le destin d’un poète en général, n’est pas toujours gai comme la beauté du rythme de Nizar Kabbani que vous admirez ?
(Sourires) Ce n’est pas une exclusivité que de dire que la poésie est le parent pauvre de la littérature. Par exemple, mon rêve de publier un recueil n’est pas encore réalisé, malgré ma production dont des textes ont été publiés dans les journaux, malgré ma participation à plusieurs rencontres littéraires à travers le pays. L’édition, aujourd’hui, est ce qu’elle est. Et c’est comme cela qu’on ressent une certaine frustration, une solitude… Mais, je n’abdiquerai pas.
Vous êtes engagée dans toutes les causes de la planète : la réconciliation nationale, les conflits mondiaux…
Par exemple, j’ai été très peinée lors de la pendaison de saddam, très heureuse lorsque le président Bouteflika a incité à la réconciliation nationale, encore attristée de la condition des Palestiniens, etc… et j’exprime toutes les souffrances et les joies dans ma poésie.


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