Algérie

Ahmed Ouyahia, le think tank numéro 12 illumine 2011 Analyse éco : les autres articles



Dans la courte histoire de l'Algérie cette année 2011 qui se termine correspond à 1981. 30 ans, semaine pour semaine. L'année du programme anti-pénurie, de l'arrêt des investissements dans l'amont pétrolier et du coup de frein dans l'industrialisation publique. Sept ans plus tard, la fumée noire des bâtiments publics en feu montait dans le ciel du pays. Octobre. Tout, ou presque, était pourtant réconfortant en 1981. Comme en 2011. Avec un baril du pétrole à 40 dollars grâce à la guerre Irak-Iran, les finances publiques prospéraient. Comme aujourd'hui. L'agitation démocratique du Printemps berbère retombait. Comme celle pour le changement en ce moment. Le pays pouvait entrer à nouveau en hibernation. En ne concédant rien. Et d'abord rien à l'innovation. En vérité, le parallèle est défavorable à 2011. Car au début des années 1980, l'Algérie détenait entre ses murs ses meilleurs atouts. Une véritable capacité de penser les solutions. Et de les mettre en 'uvre.
L'équipe des réformes l'a montré au pire de la crise de la dette extérieure de 1987-1994. Aujourd'hui, ces ressources humaines pour une gouvernance ouverte, réactive et efficace, ne sont plus sur la place. Ne se sont pas renouvelées. Il reste Ahmed Ouyahia. Le plus grand péril de cette année 2011 n'est pas le bond de 25% des dépenses de fonctionnement. Pas l'augmentation de 600 milliards de dinars des salaires publics. Même pas la hausse de 300 milliards de dinars des subventions pour passer «le printemps». Toutes ces mesures peuvent faire sens dans une vision de développement cohérente. Le risque systémique 2011 est ailleurs. Il est dans la «titrisation» de l'indigence de la gouvernance économique de l'Algérie dans un monde transformée en accélérateur de particules. Une année où la pensée étriquée a rompu ses cloisons internes.
Dernière illustration, lorsque des voix de l'entreprenariat s'élèvent pour trouver «anormal» qu'il soit plus facile en Algérie d'être importateur que d'être investisseur, que comprend le Premier ministre ' Qu'il faut verrouiller un peu plus l'acte d'importer.
L'interpellation visait à faciliter administrativement l'acte d'investir. Qui comprend souvent d'ailleurs des opérations d'importation. Le gouvernement devient alors actif et accessoirement ridicule : renouvellement des registres du commerce tous les deux ans, exclusion arbitraire de la franchise des droits de douanes des zones UE et ZALE, et exigence de l'acte de naissance n° 12 aux étrangers administrateurs dans des entreprises algériennes qui importent !
Le Premier ministre est à l'aise dans les très petits périmètres. Cela n'a pas empêché les importations de continuer de monter en 2011. Bientôt un embarrassant secret d'Etat. 2011 ressemble à 1981 comme une grande promesse de crash à moyen terme. Sous un ciel bleu. Hausse des dépenses, panne de l'investissement productif. Pour l'amont pétrolier, le renversement va enfin s'opérer. Six années perdues pour se convaincre d'une évidente incongruité. La recherche exploration n'était pas vendable en Algérie avec la fiscalité imposée par la loi 2005, changée en 2006. Il était temps. Le plus grand enjeu est pourtant ailleurs. Il est dans la substitution aux importations et dans le décollage de l'exportation hors hydrocarbures. Pas d'animation technocratique de l'innovation à bord. Extrait de naissance n° 12.
Badsi Derradji, le PDG de Neal, la filiale Sonatrach-Sonelgaz en charge du renouvelable, a jeté un pavé dans la mare en affirmant, la semaine dernière, que le transfert de technologies dans la filière du renouvelable ne pourra réellement se faire que si l'Etat algérien se rend acquéreur de sociétés étrangères qui en détiennent. La gouvernance économique Bouteflika-Ouyahia a choisi de ne pas doter l'Algérie de fonds souverain et de stratégie de conquête d'actifs à l'international. Elle a doublé cette attitude d'un verrouillage de la venue des IDE en Algérie, avec l'usage exclusif du 51%-49% quel que soit le secteur d'investissements. Comme pour le maintien de la fiscalité pétrolière de 2005, il s'agit de deux erreurs de cap. Fatale pour l'essor de la substitution de l'importation et du PIB hors hydrocarbures et hors Amar Ghoul (Travaux publics). Tout peut se rattraper encore après cette année 2011 tendrement suicidaire. A condition d'en finir politiquement avec « le think tank de l'extrait de naissance n° 12 » qui dirige le pays. En Europe endettée, les gouvernements légaux tombent en Grèce et en Italie au profit de gouvernements de banquiers qui font grincer la démocratie. Même ce scénario peu appétissant n'est pas envisageable en 2012 en Algérie. Le pays n'est pas endetté et il n'y a pas de gouvernement démocratiquement élu à faire tomber. L'Europe et les gouvernements de banquiers'


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)