AHMED OUYAHIA A ORAN La préférence nationale contre la préférence européenne

Nous tournons la page, mais nous ne la déchirons pas» : c'est avec cettephrase empruntée au défunt président de la République, Houari Boumédiène, quele secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. AhmedOuyahia, a voulu illustrer, hier, à partir d'Arzew dans la wilaya d'Oran, où ila animé un meeting, sa position par rapport au passé colonial de la France. Une précision qui prend toute sasignification en cette journée hautement symbolique du 8 mai, date du 62èmeanniversaire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, le 8 Mai 1945. «Encette journée, les Européens fêtent leur victoire sur le nazisme. Nous autresAlgériens, nous ne fêtons pas cet événement pourtant heureux qui commémore lavictoire du monde libre, même si beaucoup d'Algériens ont contribué à cettevictoire. Car cette date évoque pour nous un événement douleureux, celui d'unmassacre de 45.000 citoyens algériens par les forces coloniales françaises», aexpliqué M. Ouyahia, devant un public nombreux. Le secrétaire général du RND aégalement rappelé les sacrifices de l'Algérie après l'indépendance pour faired'Arzew un pôle économique important pour l'avenir des générations futures. «Apartir d'Arzew, je m'adresse à nos partenaires européens pour faire parvenir lavoix du peuple algérien. Vous (NDLR : les Européens) parlez de préférenceeuropéenne, moi je parle de préférence nationale», a indiqué M. Ouyahia, avantde faire allusion aux entraves que rencontre la société nationaled'hydrocarbures (Sonatrach) pour pénétrer le marché européen. «Notrepartenariat avec l'Europe ne doit pas se limiter à l'importation des produitseuropéens. Tout partenariat exige un échange d'intérêts et d'avantages», a-t-ilprécisé, avant de souligner que cette position n'est pas uniquement celle dugouvernement algérien mais aussi celle du peuple algérien. M. Ouyahia a, parailleurs, exprimé son profond attachement à la réconciliation nationale, touten réaffirmant son soutien aux patriotes et «à tous ceux qui ont défendu cepays durant les pires années du terrorisme, que nous ne pouvons oublier,particulièrement maintenant alors que l'Algérie va beaucoup mieux». «Leprésident de la République est le président des militants de tous les partis,quels que soient leurs courants politiques. C'est pour cela qu'on doit tous luiprêter main forte dans son projet de réconciliation», a-t-il affirmé, avantd'enchaîner : «Après notre victoire sur le terrorisme, on peut maintenantoeuvrer pour notre victoire sur le chômage et pour l'indépendance de notreéconomie des hydrocarbures».