Ahmed Ouyahia à Oran

C'est cet Etat dont il est l'une des grandes figures qui a permis, selon lui, aux Algériens, de sortir définitivement de la spirale de la violence pour vivre aujourd'hui dans la paix civile.
Le secrétaire général du RND, qui a laissé 'l'Etat à Alger', selon sa propre expression, aurait-il choisi de réserver à Oran quelques-unes de ces déclarations-chocs dans ce marathon des meetings de la campagne des législatives ' Tout porte à le croire au vu de son discours tenu vendredi à la salle Es-Saâda d'Oran, notamment en évoquant, durant son intervention, la concorde civile, les terroristes et les élections de 92, le tout en des termes auxquels il a peu habitué son auditoire.
C'est surtout par la portée de ses propos que le SG du RND retiendra l'attention et de la presse et de certains des présents. Alors qu'une fois de plus, Ahmed Ouyahia vantera la concorde civile qui 'nous permet aujourd'hui d'être là et de pouvoir rejoindre nos foyers en paix'. Il lâchera plus loin : 'Je salue la mémoire de ceux qui sont morts en faisant leur devoir pour sauver l'Algérie, les victimes du terrorisme et les terroristes, du moins ceux d'entre eux qui ont été manipulés'.
Des propos en forme de salut peu habituels dans la bouche d'Ouyahia notamment pour ce qui touche à la page noire de notre histoire récente. Et comme pour atténuer du même coup toute interprétation pouvant prêter à équivoque, l'intervenant soulignera aussitôt les symboles de 'l'Algérie musulmane depuis plus de 14 siècles et les Algériens qui ne se sont jamais départis de leur foi', opposant cela à la face de ceux qui voulaient inculquer un autre islam au pays. Le SG du RND dira encore que l'on n'attend pas le niqab, que les Algériens ne sont pas iraniens, égyptiens ou européens, une façon encore de signifier que l'Algérie et les Algériens avaient leur propre histoire et leurs propres culture et coutumes. Visant à cet instant, les partis de l'Alliance verte, l'orateur dira : 'Le vert nous l'avons déjà, il est dans le drapeau national.'
Puis revenant directement à l'enjeu du scrutin du 10 mai, Ahmed Ouyahia mettra en garde les présents dans la salle et le reste des électeurs sur un possible boycott massif : 'Les années 90, pour les élections, beaucoup de citoyens n'ont pas jugé utile d'aller voter, ils ont préféré sortir, aller à la mer rappelez-vous, avec 30%, ils ont tout renversé dans le pays !'
L'utilisation du danger islamiste ou extérieur sera souvent présente dans ce meeting comme depuis le début de la campagne, mais également les réalisations et grands chantiers du gouvernement, citant pour Oran, la fin de l'eau saumâtre, la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, les logements et à chacune de ses énumérations de les ponctuer par 'remerciez l'Etat'.
Mais dans le même temps, il critiquera cette politique 'qui permet aux étrangers de nous construire nos mosquées, nos routes, nos logements', alors que la préférence nationale, la préférence des entreprises nationales auraient dû être appliquées et une fois encore de servir un exemple : 'Regardez l'Europe, maintenant elle protège ses marchés et bien nous aussi.'
D L.