Algérie

Ahmed Miitig écarté du pouvoir



Ahmed Miitig écarté du pouvoir
Le gouvernement intérimaire libyen de Abdallah Thaney devrait rester au pouvoir jusqu'aux résultats des élections du 25 juin 2014.TunisDe notre correspondantLe recours présenté par plusieurs membres du Congrès national général libyen (CNG) contre l'élection d'Ahmed Miitig à la tête du gouvernement a été finalement accepté par la Haute Cour. Le verdict concernant l'annulation de cette élection devrait être publié aujourd'hui et validé l'après-midi au cours d'une assemblée générale du CNG, selon son deuxième vice-président, Salah Makhzoum, celui-là même qui avait présidé la séance de l'élection contestée de Miitig, le 5 mai dernier. «Tout va revenir à l'état d'avant la séance d'élection de Ahmed Miitig et c'est Abdallah Thaney qui est désormais le chef du gouvernement légitime», a indiqué Salah Makhzoum au cours d'une conférence de presse tenue hier au siège du CGN. «Le CNG attendra l'énoncé du verdict, prévu pour aujourd'hui, et siégera pour examiner les modalités de l'application de ce jugement», a-t-il ajouté.La Haute Cour a tenu une première réunion jeudi dernier au cours de laquelle elle a entendu le réquisitoire du procureur général et les plaidoiries des avocats de Miitig, avant de reporter le verdict à la séance d'hier.«La tendance générale était clairement en faveur d'une invalidation des élections, entachées d'irrégularités. Mais vu les enjeux et les pressions, on avait peur que la Cour ne se prononce incompétente en la matière», a observé le juriste Mansour Younes, ex-membre du Conseil national de transition, le Parlement de la révolution. «Ce verdict montre qu'il y a encore en Libye des institutions qui osent se prononcer et c'est tant mieux», a conclu le professeur Younes.Le jugement prononcé par la Haute Cour a créé un climat de satisfaction dans la rue libyenne, désormais très tendue, notamment après le lancement de la «bataille de la dignité» du général Khalifa Haftar.La rue libyenne satisfaiteC'est surtout la société civile, défendant le choix des élections, qui est la plus satisfaite. Hommes et femmes des médias et du barreau se sont relayés sur les antennes, depuis l'annonce du verdict, pour exprimer leur satisfaction. «C'est un honneur pour moi d'appartenir au corps de la justice qui est parvenu à stopper les dépassements du Congrès national général», a déclaré Me Amel Bouguyiguis, avocate et militante féministe de Benghazi, sur la chaîne Libya Likol Al Ahrar (la Libye pour tous les libres). «Cela me rappelle le verdict de 1954 de cette même Cour qui avait annulé le décret royal de dissoudre le Parlement de Tripoli», a ajouté Me Nouri Saïd, avocat au barreau de Tripoli. «Cette décision prouve que nous sommes sur la voie de l'installation d'un Etat de droit et d'institutions», a indiqué pour sa part Abdelhafidh Gouga, vice-président du Conseil national de transition.Du côté des médias, les échos sont également favorables. «C'est une victoire historique de l'Etat de droit car il n'est pas normal d'être gouvernés par quelqu'un venu s'installer au siège du gouvernement à la tête d'une colonne de voitures militaires», a indiqué le journaliste de Benghazi, El Yes Jilani. «Cela dénote du courage et de la responsabilité des conseillers de cette Haute Cour», a souligné pour sa part le journaliste Sadok Bibas, obligé de travailler pour un centre de médias à Janzour (périphérie de Tripoli) après la disparition de plusieurs titres de la presse libyenne.Quelles perspectives pour les Libyens 'Partant des propos du journaliste de la revue électronique bilingue (arabe et anglais) qurynanews, insistant sur «la transparence du processus de nomination des décideurs» et saluant «la décision de la Haute Cour qui défend le droit du peuple libyen à se faire gouverner par des autorités régulièrement élues», il s'affirme de plus en plus qu'il n'y a pas d'alternative devant le CNG que la prolongation à Abdallah Thaney jusqu'aux élections du 25 juin. «Il ne reste pratiquement que deux semaines avant la date des élections. Je pense que toutes les forces politiques vont désormais se lancer dans cette échéance pour doter la Libye d'une nouvelle assemblée souveraine», explique à El Watan, Cherif El Ouafi, membre du CNG et l'un des signataires du recours devant la Haute Cour.«Entendre le mufti Sadok Ghariani demander à Ançar charia d'aller voter et de reconnaître le scrutin prouve que l'on se dirige vers un arbitrage à travers les élections car il s'était rangé du côté de Ahmed Miitig et l'avait défendu bec et ongles jusqu'au dernier moment», ajoute El Ouafi.Les observateurs s'interrogent toutefois sur le sort des élections dans l'est de la Libye, notamment à Benghazi et Derna, où la tension est extrême malgré les efforts du Conseil des sages pour obtenir un cessez-le-feu. Les troupes du général Haftar exigent la reddition des milices de Ançar charia ou, à la limite, leur départ de leurs bases à Benghazi. Le peuple libyen n'est pas au bout de ses peines.




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