Atteint d'un cancer de la prostate, Baba Ahmed, comme se plaisent à l'appeler les Ouarglis, souffrait surtout de la maladie de Parkinson suite à l'incendie qui a consumé son bureau, sa bibliothèque et l'œuvre de sa vie : une histoire de l'Algérie en 4 tomes, dont les manuscrits et la version électronique ont été entièrement dévorés par le feu en 2007. Ses proches affirment qu'il aurait fait allusion à un complot qui avait ciblé sa demeure peu après le transfert de son trésor documentaire archivé dans un vieux grenier vers ses nouveaux bureaux fraîchement réalisés, dans le jardin attenant à sa résidence au quartier Ifri. Baba Ahmed a depuis sombré dans la déprime. Né le 4 août 1930 à Ouargla, Khelil Ahmed était un militant nationaliste de la première heure, d'abord dans la cellule PPA-MTLD à Ouargla (1945-1950), mais aussi en fondant l'Union de la jeunesse Ouarglia (1950-1954). Il a vite été repéré par les colons qui n'ont jamais perdu sa trace ainsi que celle de plusieurs militants actifs du sud du pays. Arrêté et torturé, il a été emprisonné entre décembre 1954 et avril 1955 pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Son parcours a été entrecoupé par plusieurs arrestations effectuées par la sécurité militaire française, notamment à Ghardaïa puis à Bordj Omar Idriss, entre 1955 et 1956.
Il rejoint le maquis via la Tunisie en 1956 suite à plusieurs actions à Ouargla et fut condamné à mort par contumace par le tribunal militaire d'Alger la même année. En 1959, il est muté de la Wilaya I au ministère des Forces armées suite au «Complot des colonels», puis transféré au MALG en 1960 avant d'être chargé de mission en Italie (1961-1962) et auprès de la Présidence où il a tenu tête au président Ben Bella, avant de quitter un poste qu'il a occupé de 1962 à 1964. Ahmed Khelil a été député de la wilaya des Oasis à la première Assemblée nationale (1964-1965). Arrêté et incarcéré en 1967 lors de l'insurrection de Tahar Z'biri, il se retire de la vie politique en 1967 jusqu'à l'avènement du multipartisme, période à laquelle il fonde et préside le PSL, entre 1989 et 1998. Membre du Conseil national de transition (CNT) entre 1994 et 1997, il est le fondateur et président du Parti libéral démocratique (PLD). Créé en 1999, ce parti n'a pas encore reçu l'agrément du ministère de l'Intérieur malgré le dépôt d'un dossier complet. Ahmed Khelil est le doyen des journalistes de Ouargla. Il a créé plusieurs titres de presse entre 1951 et 1970, dont Le Saharien, Nord-Sud, Bulletin hebdomadaire d'études économiques. Il a également dirigé l'Office des nouvelles algériennes (ONA) entre 1962 et 1970, et enfin l'agence de presse du Moyen-Orient (MENA) en Algérie.Â
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Posté Le : 19/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houria Alioua
Source : www.elwatan.com