Algérie

Ahmed Bensaada : "Le livre et la littérature n'ont pas à payer pour les comportements désobligeants des hooligans"



Ahmed Bensaada :
 "Il aurait fallu se servir de cet événement pour se réconcilier avec les Égyptiens", c'est avec ces mots empreints de sérénité et de colère à  la fois que l'initiateur de l'appel lancé contre la décision d'exclure l'Égypte du Salon du livre d'Alger,  le docteur Ahmed Bensaada, a tenu à  parler des objectifs de son action. Dans une interview accordée au site Afrik.com,  parue mercredi, Ahmed Bensaada, docteur en physique et écrivain, émigré au Canada, est revenu sur cette pétition lancée sur le web pour mobiliser les intellectuels Algériens contre cette «attitude irréfléchie».  "Contrairement à  ce que disent certains détracteurs de notre mouvement, nous ne sommes pas des «Â agents égyptiens », bien au contraire ! Nous sommes entièrement algériens et nous aimons notre pays et tout ce qui nous touche nous fait mal. Nous avons été les premiers à  avoir été choqués par les tragiques événements et les propos qui ont suivi le match de novembre 2009. Mais nous ne comprenons pas comment un tel incident a pu prendre tant d'ampleur et influer sur un événement culturel majeur", explique d'emblée Ahmed Bensaada qui annonce que plus d'une centaine d'intellectuels et de personnalités ont déjà signé cette pétition. Si depuis le lancement de l'appel, le commissaire du SILA, Smaïn Ameziane, n'a toujours pas fait marche arrière, Ahmed Bensaada considére que désormais l'argument de l'insulte n'est plus avancé comme auparavant puisque désormais le commissaire du SILA "maintient qu'il ne pourra pas assurer leur sécurité". "Ce qui est choquant c'est que dans le même temps où Smaïn Ameziane a fait ses premières déclarations, il y a eu une rencontre de football en Ligue des Champions entre une équipe algérienne et une équipe égyptienne. Il y avait un dispositif de sécurité conséquent. Et c'est ça que je ne comprends pas. Pour une rencontre de football on a un dispositif de sécurité énorme mais pour le SILA on ne peut pas assurer la sécurité. C'est illogique. C'est vrai qu'en Algérie, le football est beaucoup plus important que la culture», déclare-t-il à  Afrik.com.  Ahmed Bensaada confie enfin qu'un appel commun avec des intellectuels égyptiens sera lancé prochainement. Pour ce docteur, et écrivain, il est temps désormais de  "dépasser le sentiment d'émotion et de passion qu'ont connus tous les Algériens (et nous y compris) lorsque nous avons vu nos citoyens se faire agresser en Égypte. Le livre, la littérature et la culture n'ont pas à  payer pour les comportements désobligeants des hooligans".


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)