Algérie

AHMED BENBITOUR À BEJAïA '2014 : le point de départ pour aller vers le changement"



L'ancien Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, était l'hôte de l'Association pour le développement et l'animation culturelle (Adac) activant à la résidence universitaire d'Aamriou à Béjaïa. Occasion pour le candidat déclaré à la présidentielle de 2014 de prendre le pouls de la société ' dans la salle archicomble, il n'y avait pas que des étudiants ' et de décliner son programme politique pour une sortie de crise sans heurts et surtout sans effusion de sang. Ahmed Benbitour s'est voulu tout au long de son exposé, qui avait duré une quarantaine de minutes, pédagogique, le professeur avait conscience qu'il faisait face à un auditoire, composé en majorité d'étudiants et d'enseignants. Il a commencé par expliquer la globalisation et ses conséquences sur le monde, notamment avec le développement des TIC. Il a affirmé qu'à une crise inédite, il faut des solutions inédites.
L'orateur a enchaîné avec la région en turbulences : le Proche-Orient et le Maghreb suite aux évènements de 2011, lesquels évènements avaient entraîné des changements radicaux dans cette partie du monde. Il a assuré, à ce propos, que 'lorsque la population s'engage avec persévérance sur une place publique, elle peut faire partir un chef d'Etat", aussi puissant soit-il, c'est le cas en Tunisie, en Egypte. Et de ces changements, on a tiré plusieurs leçons : tous ces chefs ont mis des avoirs importants à l'étranger ; ils ne pourront plus en disposer : ni eux ni les membres de leur famille, ni leurs collaborateurs. La peur a changé de camp, a-t-il affirmé. Plus encore, quand la population est mobilisée à travers toutes les franges de la société, les systèmes d'ordre qui défendent ces régimes changent de camp. Les exemples tunisien, égyptien et libyen en témoignent. Il y a, enfin, l'utilisation des réseaux sociaux, qui est à l'origine du changement de paradigme politique.
Il termine son exposé en s'interrogeant sur la place de l'Algérie dans cette globalisation et de l'impact des changements régionaux sur le plan interne. Pour celui qui a été plusieurs fois ministres dont celui d'un département régalien, l'Economie et les Finances, et ensuite Premier ministre ' poste qu'il quittera avec fracas, en démissionnant ', il a affirmé avec conviction que 'sans changement de tout le système, il n'y a pas de changement possible. Pis, il n'y a pas une seule institution capable de faire le changement".
Le changement pour lequel il appelle de tous ses v'ux, ne peut survenir que si trois conditions sont réunies : primo, une pression pacifique et durable de la population ; secundo, une alliance stratégique entre les forces du changement ; et tertio, un événement déclencheur : il citera la mort de Franco en Espagne, la grève de trois jours des étudiants en Indonésie, qui a précipité le départ de Suharto et plus proche de nous l'immolation de Bouazizi en Tunisie, point de départ que d'aucuns qualifient de Printemps arabe. Durant les débats, on n'a pas manqué de rappeler à M. Benbitour qu'il risquait de servir de lièvre, si Bouteflika, devait se représenter en 2014, d'autant que l'orateur est convaincu de cette éventualité. Réponse de l'ancien Premier ministre de Bouteflika : 'En 2003, j'avais écrit dans la presse, que si le Président sortant était candidat en 2004, il valait mieux rester à l'écart : le succès de Bouteflika était assuré. Aujourd'hui, je suis convaincu que la donne a changé. On est dans le cas d'un Etat défaillant. S'il y a une forte mobilisation citoyenne, le régime n'a plus les moyens d'y faire face." Et le candidat de déclarer vouloir faire de cette importante échéance, le scrutin universel de 2014, le point de départ pour aller vers le changement.
M O


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