Ahmed Ben Bella, le premier président de l'Algérie indépendante

Ahmed Ben Bella est décédé aujourd'hui à Alger, à l'âge de 95 ans.

Ben Bella fut l'un des pionniers du déclenchement de la guerre d'indépendance contre la France et a été le premier président de l'Algérie indépendante, en 1962. Puis, ce fut la trahison d'Houari Boumedienne qui l'a renversé le 19 juin 1965. Il s'en suivit 24 années de prison.

Cet homme, « courageux et bagarreur » selon ses proches, aura combattu toute sa vie. Et même jusqu'à la fin quand les problèmes dus à son âge avancé se sont succédés.

Charismatique et populaire, Ahmed Ben Bella, né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Ouest) dans une famille de paysans originaires du Maroc, aura tenté d'implanter le « socialisme autogestionnaire » après son arrivée au pouvoir en septembre 1962.

Sous-officier de l'armée française durant la seconde guerre mondiale, il s'est illustré dans la bataille de Monte Cassino. A son retour en Algérie, en 1945, il est effaré par l'ampleur de la répression française des manifestations d'« indigènes ».

Il rejoint alors le Parti du peuple algérien, rebaptisé Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et devient membre de sa troupe de choc, l'Organisation spéciale (OS).

Avec un autre chef historique, Hocine Aït-Ahmed, il organise l'attaque de la poste d'Oran (ouest) pour remplir les caisses du parti.

Arrêté en 1950 à Alger, il est condamné à sept ans de prison, mais s'évade en mars 1952 et rejoint Le Caire où il se lie avec Gamal Abdel Nasser.

Les Français l'arrêtent à nouveau en octobre 1956 en interceptant l'avion qui le menait de Rabat à Tunis avec quatre autres dirigeants indépendantistes. Il est libéré en 1962, dès la signature des accords d'indépendance de l'Algérie à Evian mettant fin à 132 ans de colonialisme.